L’histoire derrière le chant Ô douce nuit
L’histoire derrière le chant Ô douce nuit
Version audio de l’article
Français
Instrumental
Allemand (chant d’origine)
En anglais, avec trois styles différents
Gemmes
Un chant qui est célèbre dans le monde entier dans la période de Noël est « Douce nuit, sainte nuit ». En allemand : Stille Nacht, heilige Nacht.
Il a été chanté pour la première fois lors d’une veillée de Noël en 1818 dans l’église Saint Nicholas, dans la ville autrichienne d’Obendorf bei Salzburg.
Voulez-vous connaître l’histoire qui se trouve derrière cette chanson ? Regardons…
Histoire de l’auteur
Un prêtre répondant au nom de Joseph Mohr, était coadjuteur(*) dans la région des Alpes Salzbourgeoises, dans la paroisse de Mariapfarr. Comme il était issu d’une union illégitime, il reçut une dispensation papale pour être autorisé à devenir prêtre en août 1815.
En 1816, il écrivit un poème, « O douce Nuit », juste après les guerres napoléoniennes, dans la petite ville de ses parents à Mariapfarr, dans la région de Salzburg Lungau, où il travaillait comme prêtre assistant.
L’année suivante, il marcha 3 kilomètres pour aller à la ville d’Oberndorf bei Salzburg pour rendre visite à son ami, Franz Xavier Gruber, enseignant et organiste de l’église de la ville, pour lui demander de composer une mélodie sur les paroles de son poème. Mohr avait besoin d’un chant qui pouvait être accompagné par la guitare pour la messe de la veillée de Noël qui allait se dérouler bientôt et il espérait que son ami pourrait le faire.
En effet, son église, située à côté d’un fleuve, venait d’être endommagée par une inondation récente, mettant l’orgue hors service. Il lui fallait à tout prix un hymne de Noël jouable à la guitare.
La musique fut composée en quelques heures.
Il fut joué, pour la première fois, le jour de Noël 1818.
Mais, selon les dire de Gruber, il y avait un facteur d’orgue à l’église d’Obendorf qui tomba amoureux de cet hymne et qui emporta la composition chez lui à Zillertal. En l’entendant, deux familles de chanteurs en tournée en cet endroit, les Strassers et les Rainers, ajoutèrent ce chant à leur spectacle. En 1819, toujours en tournée, les Rainers le chantèrent devant une audience, parmi laquelle, Franz Ier d’Autriche et Alexandre de Russie. On rapporta que cet hymne était celui que préférait Frédéric William IV de Prusse. Pendant cette période, la mélodie changea un tout petit peu pour correspondre à celle que l’on connaît aujourd’hui.
Le manuscrit d’origine de Joseph Mohr fut perdu. La plus ancienne transcription de cet hymne remonte à 1816, avec comme seul nom celui du compositeur de la musique -Gruber-, ce qui fait que la paternité de ce chant lui fut attribuée pendant un temps, avant que l’on retrouve des documents qui affirment que Joseph Mohr était à l’origine des paroles. Ce document est conservé de nos jours au Musée de Salzbourg.
L’église d’Obendorf, où fut joué cet hymne pour la première fois, finie par avoir ses fondations endommagées par les inondations répétitives. Elle fut reconstruite sous le nom de « l’église de la Nuit Silencieuse » (traduction littérale du titre de l’hymne en allemand).
Le chant fut traduit en anglais par Emily Elliott en 1858, puis à nouveau en 1859 par John Freeman.
Joseph Mohr mourut en 1848 sans le sou, à Wagrain (aujourd’hui une station de ski). Il a fait don de sa modeste fortune en faveur de l’éducation des enfants de la communauté. De nos jours, une école porte son nom à seulement quelques mètres de sa tombe.
Franz Gruber déménagea par la suite à Arnsdorf. On peut toujours visiter la maison qu’il occupa. Il eut une douzaine d’enfants de trois femmes différentes. En 1839, sa petite famille déménagea à Hallein, au sud de Salzburg. Il est enterré dans un cimetière familial où, à chaque Noël, un arbre de Noël est décoré en son honneur.
Cet hymne est considéré comme étant un trésor national en Autriche. Ils interdisent qu’il soit utilisé dans des publicités commerciales.
Bing Crosby le chanta lors d’une émission radio de Noël en 1934, lançant à nouveau cet hymne à travers de monde, lui faisant gagner le titre d’un des singles les plus vendus au monde.
Il existe plusieurs versions : plusieurs en français, « Silent Holy Night » en anglais, « Astro del Ciel » en italien, « Noche de Paz de amor » en espagnol et « Nozvezh sioul » en breton. Mais j’arrête là cette liste, car ce chant fut traduit dans plus de 300 langues et dialectes ! Certains disent une centaine… Bref ! En beaucoup de langues !
Beaucoup d’interprètes de la chanson reprirent ce chant, comme Dalida (1960), Luis Mariano (1961), Gérard Lenorman (1974), Céline Dion (1981) et bien d’autres…
Pour l’anecdote, le 24 décembre 1914, quelques soldats se trouvant sur le front belge près d’Ypres, allumèrent des bougies et entonnèrent les paroles de Douce Nuit. Le chant fut repris par les combattants anglais et, une « trêve de Noël » put s’instaurer pendant une journée. Cette anecdote inspira le film « Joyeux Noël » (2005, un film de Christian Carion avec Guillaume canet) et un opéra « Silent Night » en 2011.
Note :
(*) Un coadjuteur : Un évêque ou archevêque coadjudteur est une sorte d’auxiliaire qui œuvre aux côtés d’un évêque diocésain. Il a un droit de successions immédiate sur le siège de l’évêque si ce dernier démissionne ou décède.
Que faut-il retenir ?
Comment ne pas être touché par la musique et les paroles de cet hymne ? Ce n’est pas étonnant qu’il ait fait le tour de la terre.
Et pourtant, les circonstances de ce chant n’étaient pas favorables : les guerres napoléoniennes venaient de se terminer, l’église avait subit de graves dommages suite à une inondation. Il n’y avait plus d’orgue pour célébrer Noël… Et deux personnes, bien différentes l’une de l’autre, composèrent un joyau.
Alors ne perdez pas courage si vous avez l’impression que vous avez tout perdu. Vous voyez : même le prêtre, qui est mort sans un sou, a légué à l’humanité, un chant qui redonne espoir à tous, et, ceci, même deux siècles plus tard !
Ne croyez pas que ce que vous faites est insignifiant. Si vous le faites pour que ce soit une bénédiction pour les autres, cela restera gravé, si ce n’est que pour peu de temps sur cette Terre, pour l’éternité au ciel !
Vous avez le potentiel d’être une bénédiction car vous en êtes une, si vous choisissez de l’être, en dépit des circonstances !
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Plus de détails et les sources sont données dans la section ci-dessous « En savoir plus… ».
Paroles du chant Ô douce nuit
En français | En anglais | Allemand |
Autre version :
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Sources externes
Articles :
En Français
· Wikipédia – Douce nuit, sainte nuit.
En anglais
- Wikipédia – Silent Night.German-way (.com) – Austria’s « Stille Nacht ».
Copyright
- Louis Segond (LSG) by Public Domain
- Image mise en avant : vient du site de (droits non indiqués, mais si vous voulez aller en Autriche pour des excursions à la montagne, c’est un très bon site) – image modifiée. Boules rouges – Casa – droit non mentionné.
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