Le Caroubier dans la Bible

Gemmes

La Bible cite plusieurs espèces d’arbres comme « le cèdre du Liban » et plusieurs autres. Jésus a raconté une parabole qui mentionne le Caroubier. Mais savez-vous ce que c’est ?

Regardons ensemble.

Un Caroubier ?

Son origine

Il s’agit d’un arbre fruitier qui atteint en moyenne 5 mètres mais qui peut des fois monter jusqu’à 7 mètres et exceptionnellement 15 mètres de hauteur.

Le nom « caroubier » vient de l’arabe « el kharroub ». En grec ancien, cela veut dire « petite corne », en référence à la forme que prend ses gousses.

Son nom latin est « Ceratonia Siliqua » et il a même un nom Corse qui est le « Carrubu ».

On le trouve surtout sur le pourtour Méditerranéen bien qu’il vienne, à l’origine, du Moyen-Orient.

Cet arbre est apprécié depuis des millénaires pour ses fruits – ces « gousses » appelée « caroube » ou « carouge » mesurant 10 à 39 centimètres de long et qui contient 24 graines.

Cela ressemble à une sorte d’haricot géant qui pousse sur un arbre et C’EST un légume puisqu’il est considéré comme faisant partie de la famille des haricots.

Chaque arbre peut, à lui seul, produire entre 300 et 800 kilos de caroubes.

L’Espagne est, à ce jour, le premier producteur mondial de caroubes.

Il a des feuilles persistantes de 12 à 30 centimètres ovales réparties deux à deux trois à quatre fois sur une même branche. Ses fleurs mâles ou femelles sont très petites en forme de petites grappes rouges qui apparaissent sur l’arbre entre août et octobre.

Ce que cet arbre peut produire

La gomme – appelée aussi « farine de graines de Caroube » provient de la fine peau brune qui entoure les graines. Comme elle a un goût neutre, elle est beaucoup utilisée dans l’industrie alimentaire comme épaississant sous la référence « E410 ». Elle n’a pas de gluten. Grâce à ces qualités, elle est souvent utilisée dans les produits diététiques.

La poudre de caroube est proche du goût et de la texture de la poudre de cacao. C’est pour cette raison qu’elle est utilisée en pâtisserie pour aromatiser des desserts et boissons végétales.

Des vertus médicinales

Dans l’Antiquité, cet arbre fut connu non seulement pour ses caroubes, mais aussi pour ses vertus médicinales.

Si on regarde sa composition, on comprend vite ce qu’elle peut offrir :

• Des antioxydants
• Des glucides
• Vitamines A, B, B12, D2 et E
• Des sels minéraux et oligo-éléments comme : magnésium, potassium, silice, fer, calcium et phosphore
• Des tanins
• Des protéines
• De la pectine.

C’est tout ce qu’il faut pour fortifier le système immunitaire avec ses vertus anti-inflammatoires et antioxydantes. Elle agit contre le vieillissement prématuré cutané.

La pulpe de caroube – consommée crue- est mise dans la catégorie des « superaliments » à cause de ses valeurs nutritives.

Riche en fibres, elle aide à bien digérer. Ses tanins agissent contre la diarrhée.

Bien qu’elle soit élevée en sucre, elle permet néanmoins de réguler la glycémie – donc réguler le taux de sucre dans le sang lorsque l’on a des problèmes dans ce domaine. Elle baisse le niveau de cholestérol total et celui du mauvais cholestérol dans le sang grâce, à nouveaux, à ses tanins et fibres solubles. C’est excellent pour ceux qui ont des problèmes cardiaques dû à un problème de cholestérol.

Attention : la Caroube est contre-indiquée en cas de diabète, d’insuffisance rénale, d’anémie et déconseillée pour les femmes enceintes ou allaitant.

Si vous n’avez pas de Caroubier près de chez vous, il existe d’autres alternatives : la mélasse, la poudre de lucuma.

Une source de nourriture en temps de famine

Comme le Caroubier supporte bien la sécheresse (mais mal le froid), ses gousses et graines ont été essentielles en période de famine aussi bien pour les humains que pour le bétail. En effet, on utilise sa pulpe pour en faire de la farine, on peut torréfier ses graines pour en faire du café, un substitut du chocolat. Ces graines peuvent être broyées pour obtenir une poudre que l’on sèche et que l’on torréfie ensuite.

Cette poudre offre 40% de sucre, 35% d’amidon et 7% de protéines.

Cet arbre se régénère rapidement lorsque le terrain est à l’abandon ou brûlé par un incendie mais à condition que le terrain soit drainé et à l’abri du vent. En hiver, il faut le tailler et ne garder que le tronc sans rejet.

Il est solide et ne présente aucune maladie ni parasite. Seul « hic, le caroubier met 15 ans environ à produire du fruit.

Une unité de mesure

Les Grecs et les Romains se sont aperçus que chaque graine de caroube avait toujours un poids constant quel que soit le lieu où se trouve le Caroubier sur la planète ! Du coup, ses graines furent utilisées comme unité de mesure.

Et cette unité de mesure devrait vous dire quelque chose puisque ces graines s’appellent des « carats ».

Vous savez, comme le nombre de « carats » qui est l’unité de mesure servant à évaluer le degré de pureté d’un objet fabriqué à partir d’un métal précieux – comme les carats d’un diamant ? Un carat fait exactement 0,20 gramme.

Le Caroubier : l’arbre national de Monaco

Saviez-vous que le Caroubier est l’arbre national de Monaco ? Il y en a 115 à ce jour dans la Principauté. Un caroubier fut planté à Monaco le 31 mai 2023 en l’honneur du centième anniversaire de la naissance du Prince Rainier III qui avait choisi cet arbre pour qu’il devienne l’arbre national de Monaco.

Selon la Bible

Le Caroubier est mentionné dans une des fameuses paraboles racontées par Jésus : la parabole du Fils prodigue.

Pour faire court, il s’agit de l’histoire d’un père qui a deux fils. Le fils cadet demande son héritage à l’avance et part le dilapider dans une vie dissolue. Puis la famine arrive : les sous envolés, les amis partis, il se retrouve tout seul à devoir garder des cochons pour survivre. Il réfléchit et se dit que même les ouvriers de son père sont mieux traités que cela. Il se résout alors à revenir chez lui pour devenir ouvrier de son père car il ne voit pas comment il pourrait retrouver sa place de fils après avoir dilapidé son héritage et salit le nom de son père. Mais, à sa grande surprise, son père est fou de joie de le retrouver et lui redonne sa position de fils, son nom et son rang au sein de la famille.

Cette histoire symbolise notre vie : nous avons vécu sans Dieu, loin de ce Père qui était prêt à prendre soin de nous. Nous préférons mener « joyeuse vie » sans Lui, pensant vivre mieux que ce qu’Il a à nous offrir. Mais la vie est cruelle : on subit des circonstances douloureuses qui créent des tempêtes dans notre vie.

Alors, c’est des fois, au bout du rouleau, que nous nous mettons à penser à ce que Dieu pourrait nous apporter. Bien que nos motifs soient égoïstes, Dieu, tout comme ce Père, guette notre retour à « la Maison » et Il est prêt à nous accueillir à bras ouverts pour mettre Ses biens à notre disposition.

Bon, et le caroubier dans l’histoire ?

Et bien, lorsque le fils prodigue avait dilapidé joyeusement son héritage et que tous ses « amis » étaient partis alors que la famine commençait à sévir, il s’est retrouvé à garder des cochons. Pour un juif, garder des cochons, un animal considéré « impur » dans la loi de Moïse, c’était vraiment toucher le fond…

Si on regarde le mot « caroube » en Grec, on découvre :

Caroube

κερατίων (keratiōn)

Réf. Strong en grec 2769: cela veut dire “petite corne”. C’est le nom donné au fruit du Caroubier, la caroube.

Cette caroube est aussi surnommée « le Pain de Jean » car ses cosses ressemblent à la forme d’une sauterelle. Une tradition disait que c’était de cela que se nourrissait Jean-Baptiste et non de sauterelles au sens littéral. Mais lorsque l’on regarde le mot grec qui désigne ce que Jean le Baptiste a consommé, il s’agit bien de « sauterelles » (1).

Imaginez le désespoir du fils prodigue qui voyait les cochons s’engraisser en période de famine alors que lui avait le ventre creux !

Les propriétaires engraissaient leurs cochons, mais, lui, était dédaigné au point de ne même pas recevoir une partie des caroubes. Il avait moins que les cochons, c’est-à-dire « rien » ! Il devait regarder ces cochons s’empiffrer devant lui pendant que son ventre criait « famine ».

Il avait vraiment touché le fonds : ruiné, sans famille, sans nom, sans amis, gardien de cochons – le travail au bas de l’échelle sociale pour un juif. Les cochons, eux, avaient de la valeur puisqu’une fois engraissés, ils pouvaient être vendus au prix fort en période de famine. Mais lui, il n’avait aucune valeur aux yeux des autres qui ne lui donnaient même pas à manger : il pouvait crever de faim !

Pourquoi la Bible mentionne-t ’elle le nom de cet arbre fruitier ?

Comme on le dit souvent, « il n’y a pas de détails insignifiants dans la Bible ». Si Dieu mentionne le nom de cet arbre dans cette parabole, c’est parce qu’il y a un message derrière !

Cette gousse (caroube) a un goût suave à cause de sa forte teneur en sucre qui symbolise le plaisir charnel. Les hommes qui s’adonnent aux plaisirs « de la chair » et des sens sont considérés comme un animal qui cherche à satisfaire ses appétits primaires.

Le Fils prodigue a dû se remettre en question après avoir goûté une vie pleine de plaisirs :

• N’y a-t’il pas autre chose que le plaisir des sens dans la vie ?
• N’y a-t’il pas autre chose dans la vie que de subir les épreuves ?

Ses réflexions l’ont amené à se dire qu’il serait mieux traité chez son Père, même s’il devait revenir pour être mis au rang d’employé pour avoir dilapidé sa fortune.

Ce prodigue a cru trouver le bonheur et échapper à l’insécurité en se réfugiant dans sa fortune. Mais la vie que Dieu nous offre va au-delà de que ce que les biens matériels pourraient nous offrir. Car les biens matériels sont temporaires, mais les biens que Dieu nous offre sont éternels (2).

La caroube a 24 graines comme le nombre de lettres dans l’alphabet Hébreu et le nombre de livres dans l’Ancien Testament de la Bible Hébraïque. Mais avoir la connaissance et la Loi de Moïse ne sauvent pas : il faut recevoir le salut de Dieu qui se trouve en ce que Jésus a fait pour nous à la croix. Personne ne peut se sauver lui-même.

La tradition juive rapporte une anecdote liée au Caroubier:

• Selon le Talmud (Chabbat 33b), Rabbi Chimone, auteur du Zohar, et son fils Rabbi Eléazar, se sont réfugiés dans une grotte pour échapper aux Romains. Mais il y eut un miracle : un caroubier poussa miraculeusement devant la grotte. Entre le Caroubier qui les nourrissait et une source d’eau vive à proximité, ils purent survivre dans leur cachette pendant treize ans. Certaines communautés juives fêtent donc la « Lag BaOmer » le jour anniversaire de la mort de Rabbi Chimone au cours de laquelle ils mangent des caroubes.
• Mais il y eut une autre anecdote le jour de cette fête de « Lag BaOmer » : entre Pessa’h et Chavouot, une épidémie frappa les disciples du grand sage Rabbi Akiva. Mais, comme par miracle, cette épidémie cessa le jour de Lag BaOmer.

Cet arbre symbolise donc le miracle de pouvoir survivre des périodes difficiles.

Mais pour d’autres, il s’agit d’un aliment bon pour les « cochons », juste bon en temps de misère ou de disette.

Que faut-il retenir ?

Alors ? Arbre miraculeux ou arbre de disette ?

Cet arbre semble symboliser le choix qui s’impose à chacun d’entre nous : celui de choisir la vie ou la mort ; celui de vivre « notre propre vie » sans Dieu ou « de rentrer à la maison » du Père pour vivre avec notre Dieu et Père.

Deutéronome 30 verset 19.

• J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité,

Le Caroubier est parfait pour les pays chauds et arides. Certes, il craint le vent et l’humidité : il faut un terrain qui draine l’eau. Mais si on prend des précautions, cet arbre offre un potentiel nutritif important qui a fait ses preuves depuis l’antiquité.

Pensez-vous que ce soit le hasard qui a créé tout ce qu’il nous faut sur cette planète qu’elle nous offre toujours des fruits et légumes tout au long des saisons et, ceci, quel que soit le climat ?

Une chose est sûre : si un jour nous devions traverser une famine comme ce fils prodigue sans avoir de caroubier à portée de main, Dieu ne sera jamais limité par le « naturel » pour nous aider !

Voir notre article « Ce qu’ils ont fait en temps de famine »

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