Histoire

Soljénitsime à Harvard

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Gemmes

Le 8 juin 1978, Soljénitsime prononça un discours devant les étudiants de Harvard.

Venant d’un pays de l’Est, il leur fit part de ses observations sur le monde de l’Ouest. Et ce qu’il a constaté, c’est que l’Ouest présente les signes de déclin.

Regardons ensemble ce qu’il a dit sur le sujet…

Extraits et commentaire

Le discours étant assez long, nous avons retenus les passages les plus marquants :

  • Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l’Ouest aujourd’hui pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement, dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pays, et bien sûr, aux Nations unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière.

On peut retenir deux choses : la perte du courage civique et le déclin.

Le courage civique, c’est le courage que chaque citoyen peut avoir pour s’interposer lorsque les valeurs et les droits primordiaux du pays sont en danger. Par exemple : le droit de liberté d’expression, de la liberté individuelle (propriété etc.), le droit à l’égalité, et le droit à l’intégrité corporelle.

Et lorsque l’on a plus le courage de se battre lorsque ces droits sont en péril, c’est tout simplement le déclin de la nation.

Certes, il peut y avoir des voix qui s’élèvent pour nous éveiller et nous alerter sur ce danger, mais le manque de courage de la majorité fera que rien ne sera fait pour le contrer.

Graduellement, on tombe dans un régime de peur « du système » où la recherche du bien-être de la société et de ses habitants n’est plus la priorité.

Ah ! Si ! L’état veille à procurer ce qu’il faut pour satisfaire « le désir permanent de posséder toujours plus » – nous donnant l’illusion que cela nous apportera le bonheur. Cela peut se matérialiser sous forme d’aides ou de divertissements.

Est-ce que le besoin matériel peut pleinement nous satisfaire ?

Aujourd’hui, nous vivons dans une société de consommation qui possède bien plus ce que les générations précédentes ont pu posséder jusqu’alors.

Soljénitsime nous lance un défi :

  • Pourquoi devrions-nous renoncer à tout cela ? Au nom de quoi devrait-on risquer sa précieuse existence pour défendre le bien commun, et tout spécialement dans le cas douteux où la sécurité de la nation aurait à être défendue dans un pays lointain ?

Sommes-nous en train de « vendre notre âme » pour conserver ce que l’on possède et ce « bien-être » illusoire et temporaire contre une liberté qui devient de plus en plus limitée ?

Les limites des droits de l’homme et de ce qui est bon sont fixées par un système de lois. Ces limites sont très lâches. Les hommes à l’Ouest ont acquis une habileté considérable pour utiliser, interpréter et manipuler la loi, bien que, paradoxalement, les lois tendent à devenir bien trop compliquées à comprendre pour une personne moyenne sans l’aide d’un expert.

Or, « Nul n’est sensé ignorer la loi ».

Mais à ce jour, nous avons des VOLUMES de lois dans bien des domaines ! Même les juges et avocats n’en connaissent pas tous les tenants et aboutissants ! Alors, pour le simple citoyen, c’est pire !

Soljénitsime fait un constat glaçant: « la société est devenue légaliste » !

  • La lettre de la loi est trop froide et formelle pour avoir une influence bénéfique sur la société. Quand la vie est toute entière tissée de relations légalistes, il s’en dégage une atmosphère de médiocrité spirituelle qui paralyse les élans les plus nobles de l’homme. Et il sera tout simplement impossible de relever les défis de notre siècle menaçant armés des seules armes d’une structure sociale légaliste.

La société se sclérose : entreprendre devient compliqué à tous les niveaux, même pour un homme d’état qui doit « marcher sur des œufs » juridiques pour éviter la casse lorsqu’il veut lancer une action.

Un pas de travers, et il tombe sous la foudre du parlement et des médias.

Et lorsque tout devient compliqué, on cherche à faire ce qui est « facile ». Et ce « facile », c’est de la médiocrité, de la paresse et chercher le moyen court pour passer outre les limites !

La défense des droits individuels a pris de telles proportions que la société, en tant que telle, est désormais sans défense contre les initiatives de quelques-uns. Il est temps, à l’Ouest, de défendre, non pas tant les droits de l’homme, que ses devoirs.

En parlant de « devoirs »… Avez-vous remarqué que l’on parle toujours « des Droits de l’Homme » et jamais de ses « devoirs » ?

On exige, on s’insurge, on manifeste pour obtenir quelque chose que l’on estime comme un dû venant de l’Etat. De plus en plus, la société veut s’appuyer sur l’Etat providentiel au détriment de l’’entreprise individuelle.

Bien sûr, il ne faut pas tomber dans l’autre extrême. Soljénitsime ne l’oublie pas :

  • D’un autre côté, une liberté destructrice et irresponsable s’est vue accorder un espace sans limite. Il s’avère que la société n’a plus que des défenses infimes à opposer à l’abîme de la décadence humaine, par exemple en ce qui concerne le mauvais usage de la sa liberté en matière de violence morale faite aux enfants, par des films tout pleins de pornographie, de crime, d’horreur. On considère que tout cela fait partie de la liberté, et peut être contrebalancé, en théorie, par le droit qu’ont ces mêmes enfants de ne pas regarder et de refuser ces spectacles. L’organisation légaliste de la vie a prouvé ainsi son incapacité à se défendre contre la corrosion du mal […].

Puis il adresse le rôle joué par les médias :

  • La presse peut jouer le rôle d’opinion publique, ou la tromper. De la sorte, on verra des terroristes peints sous les traits de héros, des secrets d’État touchant à la sécurité du pays divulgués sur la place publique, ou encore des intrusions sans vergogne dans l’intimité de personnes connues, en vertu du slogan : « Tout le monde a le droit de tout savoir ». Mais c’est un slogan faux, fruit d’une époque fausse. D’une bien plus grande valeur est ce droit confisqué, le droit des hommes à ne pas savoir, de ne pas voir leur âme divine étouffée sous les ragots, les stupidités, les paroles vaines. Une personne qui mène une vie pleine de travail et de sens n’a absolument pas besoin de ce flot pesant et incessant d’information […].
  • Les médias colportent « l’esprit du temps » lançant la mode d’un courant d’idées loin d’être neutre. Il devrait y avoir plusieurs courants d’idées, mais elles vont souvent dans le même sens, menant graduellement l’uniformité de la pensée. Peu de « courants » sont autorisés à contredire le courant dominant ou du moins, ont peu de chance de pouvoir percer au milieu des autres…
  • Vos étudiants sont libres au sens légal du terme, mais ils sont prisonniers des idoles portées aux nues par l’engouement à la mode. Sans qu’il y ait, comme à l’Est, de violence ouverte, cette sélection opérée par la mode, ce besoin de tout conformer à des modèles standards, empêchent les penseurs les plus originaux d’apporter leur contribution à la vie publique et provoquent l’apparition d’un dangereux esprit grégaire qui fait obstacle à un développement digne de ce nom.

Sommes-nous en train de remplacer des valeurs et une philosophie par « une mode » ?

Devant cette influence dominante, ceux qui n’y adhèrent pas pourraient être tentés de considérer un autre mode de fonctionnement de la société.

  • Il est universellement admis que l’Ouest montre la voix au monde entier vers le développement économique entamé par une inflation chaotique. Et pourtant, beaucoup d’hommes à l’Ouest ne sont pas satisfaits de la société dans laquelle ils vivent. Ils la méprisent, ou l’accusent de ne plus être niveau de maturité requis par l’humanité. Et beaucoup sont amenés à glisser vers le socialisme, ce qui est une tentation fausse et dangereuse. J’espère que personne ici présent ne me suspectera de vouloir exprimer une critique du système occidental dans l’idée de suggérer le socialisme comme alternative. Non, pour avoir connu un pays où le socialisme a été mis en œuvre, je ne me prononcerai pas en faveur d’une telle alternative […].

Alors ? Quel modèle de société est le meilleur : celui de l’Ouest ou celui de l’Est ?

Soljénitsime donne son avis personnel :

  • Mais, si l’on me demandait si, en retour, je pourrais proposer l’Ouest, en son état actuel, comme modèle pour mon pays, il me faudrait en toute honnêteté répondre par la négative. Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne. On ne peut nier que les personnalités s’affaiblissent à l’Ouest, tandis qu’à l’Est, elles ne cessent de devenir plus fermes et plus fortes.
    (…)
    Après avoir souffert pendant des décennies de violence et d’oppression, l’âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd’hui par les habitudes d’une société massifiée, forgée par l’invasion révoltante de publicités commerciales, par l’abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable.

Si aucun des deux modèles ne fonctionnent, c’est que l’on a occulté quelque chose d’important. Soljénitsime reprend :

  • L’Ouest a continué à avancer d’un pas ferme en adéquation avec ses intentions proclamées pour la société, main dans la main avec un progrès technologique étourdissant. Et tout soudain, il s’est trouvé dans son état présent de faiblesse. Cela signifie que l’erreur doit être à la racine, à la fondation de la pensée moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident à l’époque moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident, née à la Renaissance, et dont les développements politiques se sont manifestés à partir des Lumières. Elle est devenue la base de la doctrine sociale et politique, et pourrait être appelée l’humanisme rationaliste, ou l’autonomie humaniste : l’autonomie proclamée et pratiquée de l’homme à l’encontre de toute force supérieure à lui. On peut parier aussi d’anthropocentrisme : l’homme est vu au centre de tout.

Si on nie le spirituel, on obtient le « charnel ». Mais le spirituel est au cœur du combat qui se déroule entre la pensée humaniste et ceux qui croient à une spiritualité.

Mais en s’écartant de l’esprit, l’homme s’empare de tout ce qui est matériel, avec excès et sans mesure. La pensée humaniste, qui s’est proclamée notre guide, n’admettait pas l’existence d’un mal intrinsèque en l’homme, et ne voyait pas de tâche plus noble que d’atteindre le bonheur sur terre. Voilà qui engagea la civilisation occidentale moderne naissante sur la perte dangereuse de l’adoration de l’homme et de ses besoins matériels. Tout ce qui se trouvait au-delà du bien-être physique et de l’accumulation de biens matériels, tous les autres besoins humains, caractéristiques d’une nature subtile et élevée, furent rejetés hors du champ d’intérêt de l’État et du système social, comme si la vie n’avait pas un sens plus élevé. De la sorte, des failles furent laissées ouvertes pour que s’y engouffre le mal, et son haleine putride souffle librement aujourd’hui. Plus de liberté en soi ne résout pas le moins du monde l’intégralité des problèmes humains, et même en ajoute un certain nombre de nouveaux.

Quelles preuves avons-nous de cela ? L’histoire nous le montre. Par exemple, le Moyen-Age s’est écroulé en se focalisant sur la nature charnelle de l’homme. La démocratie américaine, lorsqu’elle naquit, a reconnu que :

« tous les droits individuels de l’homme reposaient sur la croyance que l’homme est une créature de Dieu. C’est-à-dire que la liberté était accordée à l’individu de manière conditionnelle, soumise constamment à sa responsabilité religieuse. »

Soljénitsime résume ce qu’il pense de l’Ouest :

  • L’Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l’homme, mais l’homme a vu complètement s’étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société.

Entre le communisme et l’Ouest ce sont deux modes de pensées qui s’opposent.

  • Ce n’est pas un hasard si toutes les promesses rhétoriques du communisme sont centrées sur l’Homme, avec un grand H, et son bonheur terrestre. A première vue, il s’agit d’un rapprochement honteux : comment, il y aurait des points communs entre la pensée de l’Ouest et de l’Est aujourd’hui ? Là est la logique du développement matérialiste […].

Comment sortir de ce déclin ? Il précise:

  • Je ne pense pas au cas d’une catastrophe amenée par une guerre mondiale ni aux changements qui pourraient en résulter pour la société. Aussi longtemps que nous nous réveillerons chaque matin, sous un soleil paisible, notre vie sera inévitablement tissée de banalités quotidiennes. Mais il est une catastrophe qui, pour beaucoup, est déjà présente pour nous. Je veux parler du désastre d’une conscience humaniste parfaitement autonome et irréligieuse.
    Elle a fait de l’homme la mesure de toutes choses sur terre, l’homme imparfait, qui n’est jamais dénué d’orgueil, d’égoïsme, de vanité et tant d’autres défauts. Nous payons aujourd’hui les erreurs qui n’étaient pas apparues comme telles au début de notre voyage. Sur la route qui nous a amenés de la Renaissance à nos jours, notre expérience s’est enrichie, mais nous avons perdu l’idée d’une entité supérieure qui, autrefois, réfrénait nos passions et notre irresponsabilité.
    (…)
    Ce n’est que par un mouvement volontaire de modération de nos passions, serein et accepté par nous, que l’humanité peut s’élever au-dessus du courant de matérialisme qui emprisonne le monde.

Pour conclure son discours, Soljénitsime nous annonce le choix qu’il nous reste à faire :

  • Si le monde ne touche à sa fin, il en a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen-Âge à la Renaissance. Cela va requérir de nous un embrasement spirituel. Il nous faudra nous hisser à une nouvelle hauteur de vue, à une nouvelle conception de la vie, où notre nature physique ne sera pas maudite, comme elle a pu l’être au Moyen-Âge, mais, ce qui est bien plus important, où notre être spirituel ne sera pas non plus piétiné, comme il le fut à l’ère moderne. Notre ascension nous mène à une nouvelle étape anthropologique. Nous n’avons pas d’autre choix que de monter : toujours plus haut.

Selon la Bible

Le discours de Soljénitsime est intéressant car la Bible nous enseigne qu’il faut allier « naturel » avec « spirituel ».

Jacques 2:20, 26

  • Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les oeuvres est inutile?
    Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les oeuvres est morte.

La Bible nous enseigne que Dieu nous a créé avec un corps physique, une âme (pensées, volonté, émotions) et un esprit (2).

Fonder une société en ne tenant compte que du côté matériel (répondre au désir de ‘posséder’ et d’avoir du plaisir) ne satisfait que le côté charnel (le corps et une partie de l’âme).

Lorsque la Samaritaine a rencontré Jésus, elle menait une vie de mauvaise réputation au point de devoir aller puiser de l’eau au puit au moment de la journée où il faisait le plus chaud (midi) pour éviter de rencontrer les autres. Jésus reçu une parole comme quoi elle avait eu 5 maris et que celui avec qui elle était en train de vivre n’était même pas son mari !

Au lieu de la juger et de la rabaisser, Jésus oriente tout de suite la discussion sur le lieu où l’on doit adorer Dieu (3).

Est-ce qu’il n’y a pas quelque chose qui vous trouble dans cet échange ? Cette femme est connue pour être « de petite vertu » après avoir eu 5 maris – un scandale pour l’époque ! Et elle discute avec Jésus pour savoir qui a raison sur le lieu où l’on doit adorer Dieu : en Samarie ou à Jérusalem !

En fait, Jésus a vu sa soif d’être aimée, de rechercher l’amour… Sauf qu’elle le cherchait dans les bras des hommes au lieu de chercher Dieu qui EST amour :

1 Jean 4 verset 8.

  • Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour.

Quel est le point où nous voulons en venir ?

Dieu nous a créé pour que nous ayons une relation intime avec Lui. Nous avons été créés pour l’adorer, être aimé de Lui afin que nous puissions l’aimer en retour !

1 Jean 4 verset 16.

  • Et nous, nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.

Si un individu ne connaît pas l’amour de Dieu, il devient légaliste s’il recherche à faire le bien par ses propres efforts : c’est ce que la Bible appelle « la loi ».

Connaître l’amour de Dieu, c’est laisser Dieu agir dans notre vie : c’est ce que la Bible appelle « la grâce ».

Ce principe est le même pour une société.

Une société qui veut contrôler la vie des citoyens pour éviter qu’ils ne fassent « du mal », finit par écrire des tonnes de lois qui régissent sa vie. Cela finit par restreindre la liberté individuelle.

Une société qui considère que l’homme est une créature de Dieu capable de faire le mal et le bien, va plutôt définir ses responsabilités en lui laissant une bonne marge de liberté individuelle au lieu de chercher à tout limiter.

Que faut-il retenir ?

Soljénitsime semble rejoindre ce que la Bible enseigne : une société qui laisse Dieu en dehors et qui se focalise seulement sur le matérialisme est une société qui est vouée à mourir…

Car nous sommes ESPRIT, âme et corps.

Une société qui ne satisfait que l’aspect charnel de notre être ne pourra jamais puiser en nous « le divin », les dons que Dieu nous a donnés ! Il en ressortira surtout une société corrompue qui ne cherche qu’à satisfaire ses besoins charnels.

Sans Dieu, une société se tournera vers des idoles. Et qu’est-ce qu’une idole ? C’est quelque chose de charnel ou démoniaque qui remplace Dieu.

Une société qui se focalise sur des idoles héritera du « fruit » des idoles : la corruption, l’immoralité etc. (4)

Une société qui se focalise sur le spirituel, héritera du « fruit » de son Dieu ! (5)

C’est certainement pour cette raison que le livre de 1 Jean se termine par ces paroles :

1 Jean 5 verset 21.

  • C’est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles.

Le communisme s’oppose au capitalisme. Le mal s’oppose au bien. Dans les deux cas, il s’agit d’une guerre spirituelle…

Qu’en pensez-vous ?

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Vous trouverez plus de détails, les références et les sources dans la section ci-dessous « En savoir plus… ».

 

Ce que dit la Bible

 

Commentaires

Écritures

Référence (2)

Nous sommes un esprit ayant une âme et un corps.

1 Thessaloniciens 5 versets 23-24.

Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ!
Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera.

Référence (3)

L’histoire de la Samaritaine

Voir Jean chapitre 4.

Référence (4)

L’amour de l’argent est la RACINE de TOUS les maux

1 Timothée 6 verset 10.

Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.

Référence (5)

Le fruit de l’Esprit de Dieu

Galates 5 versets 22-23.

Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n’est pas contre ces choses.

 

Sources externes

Référence (1) : source : padreblog (.fr 1) a publié des extraits de ce discours :

« Je suis très sincèrement heureux de me trouver ici parmi vous, à l’occasion du 327ème anniversaire de la fondation de cette université si ancienne et si illustre. La devise de Harvard est « Veritas ». La vérité est rarement douce à entendre ; elle est presque toujours amère. Mon discours d’aujourd’hui contient une part de vérité ; je vous l’apporte non en adversaire mais en ami.

Il y a trois ans, aux États-Unis, j’ai été amené à dire des choses que l’on a rejetées, qui ont paru inacceptables. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui acquiescent à mes propos d’alors.

Le déclin du courage est peut-être le trait le plus saillant de l’Ouest aujourd’hui pour un observateur extérieur. Le monde occidental a perdu son courage civique, à la fois dans son ensemble et singulièrement, dans chaque pays, dans chaque gouvernement, dans chaque pays, et bien sûr, aux Nations unies. Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière.

Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel, mais ce ne sont pas ces gens-là qui donnent sa direction à la vie de la société. Les fonctionnaires politiques et intellectuels manifestent ce déclin, cette faiblesse, cette irrésolution dans leurs actes, leurs discours et, plus encore, dans les considérations théoriques qu’ils fournissent complaisamment pour prouver que cette manière d’agir, qui fonde la politique d’un État sur la lâcheté et la servilité, est pragmatique, rationnelle et justifiée, à quelque hauteur intellectuelle et même morale qu’on se place.

Ce déclin du courage, qui semble aller ici ou là jusqu’à la perte de toute trace de virilité, se trouve souligné avec une ironie toute particulière dans les cas où les mêmes fonctionnaires sont pris d’un accès subit de vaillance et d’intransigeance, à l’égard de gouvernements sans force, de pays faibles que personne ne soutient ou de courants condamnés par tous et manifestement hors d’état de rendre un seul coup. Alors que leur langue sèche et que leurs mains se paralysent face aux gouvernements puissants et aux forces menaçantes, face aux agresseurs et à l’Internationale de la terreur.

Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant-coureur de la fin ?

Quand les États occidentaux modernes se sont formés, fut posé comme principe que les gouvernements avaient pour vocation de servir l’homme, et que la vie de l’homme était orientée vers la liberté et la recherche du bonheur – en témoigne la déclaration américaine d’indépendance. Aujourd’hui, enfin, les décennies passées de progrès social et technique ont permis la réalisation de ces aspirations : un État assurant le bien-être général. Chaque citoyen s’est vu accorder la liberté tant désirée et des biens matériels en quantité et en qualité propres à lui procurer, en théorie, un bonheur complet, mais un bonheur au sens appauvri du mot, tel qu’il a cours depuis ces mêmes décennies.

Au cours de cette évolution, cependant, un détail psychologique a été négligé : le désir permanent de posséder toujours plus et d’avoir une vie meilleure, et la lutte en ce sens ont imprimé sur de nombreux visages à l’Ouest les marques de l’inquiétude et même de la dépression, bien qu’il soit courant de cacher soigneusement de tels sentiments. Cette compétition active et interne finit par dominer toute pensée humaine et n’ouvre pas le moins du monde la voie à la liberté du développement spirituel.

L’indépendance de l’individu à l’égard de nombreuses formes de pression étatique a été garantie.

La majorité des gens ont bénéficié du bien-être, à un niveau que leurs pères et grands-pères n’auraient même pas imaginé. Il est devenu possible d’élever les jeunes gens selon ces idéaux, de les préparer et de les appeler à l’épanouissement physique, au bonheur, au loisir, à la possession de biens matériels, l’argent, les loisirs, vers une liberté quasi illimitée dans le choix des plaisirs.

Pourquoi devrions-nous renoncer à tout cela ?

Au nom de quoi devrait-on risquer sa précieuse existence pour défendre le bien commun, et tout spécialement dans le cas douteux où la sécurité de la nation aurait à être défendue dans un pays lointain ?

Même la biologie nous enseigne qu’un haut degré de confort n’est pas bon pour l’organisme.

Aujourd’hui, le confort de la vie de la société occidentale commence à ôter son masque pernicieux.

La société occidentale s’est choisie l’organisation la plus appropriée à ses fins, une organisation que j’appellerais « légaliste ». Les limites des droits de l’homme et de ce qui est bon sont fixées par un système de lois. Ces limites sont très lâches.

Les hommes à l’Ouest ont acquis une habileté considérable pour utiliser, interpréter et manipuler la loi, bien que, paradoxalement, les lois tendent à devenir bien trop compliquées à comprendre pour une personne moyenne sans l’aide d’un expert. Tout conflit est résolu par le recours à la lettre de la loi, qui est considérée comme le fin mot de tout. Si quelqu’un se place du point de vue légal, plus rien ne peut lui être opposé. Nul ne lui rappellera que cela pourrait n’en être pas moins illégitime. Impensable de parler de contrainte ou de renonciation à ces droits, ni de demander de sacrifice ou de geste désintéressé : cela paraîtrait absurde. On n’entend pour ainsi dire jamais parler de retenue volontaire : chacun lutte pour étendre ses droits jusqu’aux extrêmes limites des cadres légaux.

J’ai vécu toute ma vie sous un régime communiste, et je peux vous dire qu’une société sans référent légal objectif est particulièrement terrible. Mais une société basée sur la lettre de la loi, et n’allant pas plus loin, échoue à déployer à son avantage le large champ des possibilités humaines. La lettre de la loi est trop froide et formelle pour avoir une influence bénéfique sur la société. Quand la vie est toute entière tissée de relations légalistes, il s’en dégage une atmosphère de médiocrité spirituelle qui paralyse les élans les plus nobles de l’homme. Et il sera tout simplement impossible de relever les défis de notre siècle menaçant armés des seules armes d’une structure sociale légaliste.

Aujourd’hui, la société occidentale nous révèle qu’il règne une inégalité entre la liberté d’accomplir de bonnes actions et la liberté d’en accomplir de mauvaises. Un homme d’État qui veut accomplir quelque chose d’éminemment constructif pour son pays doit agir avec beaucoup de précautions, avec timidité, pourrait-on dire. Des milliers de critiques hâtives et irresponsables le heurtent de plein fouet à chaque instant. Il se trouve constamment exposé aux traits du parlement, de la presse. Il doit justifier pas à pas ses décisions, comme étant bien fondées et absolument sans défauts. Et un homme exceptionnel, de grande valeur, qui aurait en tête des projets inhabituels et inattendus, n’a aucune chance de s’imposer : d’emblée, on lui tendra mille pièges. De ce fait, la médiocrité triomphe sous le masque des limitations démocratiques. Il est aisé, en tout lieu, de saper le pouvoir administratif, et il a en fait été considérablement amoindri dans tous les pays occidentaux. La défense des droits individuels a pris de telles proportions que la société, en tant que telle, est désormais sans défense contre les initiatives de quelques-uns. Il est temps, à l’Ouest, de défendre, non pas tant les droits de l’homme, que ses devoirs.

D’un autre côté, une liberté destructrice et irresponsable s’est vue accorder un espace sans limite. Il s’avère que la société n’a plus que des défenses infimes à opposer à l’abîme de la décadence humaine, par exemple en ce qui concerne le mauvais usage de la sa liberté en matière de violence morale faite aux enfants, par des films tout pleins de pornographie, de crime, d’horreur. On considère que tout cela fait partie de la liberté, et peut être contrebalancé, en théorie, par le droit qu’ont ces mêmes enfants de ne pas regarder et de refuser ces spectacles. L’organisation légaliste de la vie a prouvé ainsi son incapacité à se défendre contre la corrosion du mal […].

L’évolution s’est faite progressivement, mais il semble qu’elle ait eu pour point de départ la bienveillante conception humaniste selon laquelle l’homme, maître du monde, ne porte en lui aucun germe de mal, et tout ce que notre existence offre de vicié est simplement le fruit de systèmes sociaux erronés qu’il importe d’amender. Et pourtant, il est bien étrange de voir que le crime n’a pas disparu à l’Ouest, alors même que les meilleures conditions de vie sociales semblent avoir été atteintes. Le crime est même bien plus présent que dans la société soviétique, misérable et sans loi […].

La presse, aussi, bien sûr, jouit de la plus grande liberté. Mais pour quel usage […] ? Quelle responsabilité s’exerce sur le journaliste, ou sur un journal, à l’encontre de son lectorat, ou de l’histoire ? S’ils ont trompé l’opinion publique en divulguant des informations erronées, ou de fausses conclusions, si même ils ont contribué à ce que des fautes soient commises au plus haut degré de l’État, avons-nous le souvenir d’un seul cas, où le dit journaliste ou le dit journal ait exprimé quelque regret ? Non, bien sûr, cela porterait préjudice aux ventes. De telles erreurs peuvent bien découler le pire pour une nation, le journaliste s’en tirera toujours. Étant donné que l’on a besoin d’une information créditée et immédiate, il devient obligatoire d’avoir recours aux conjectures, aux rumeurs, aux suppositions pour remplir les trous, et rien de tout cela ne sera jamais réfuté. Ces mensonges s’installent dans la mémoire du lecteur. Combien de jugements hâtifs, irréfléchis, superficiels et trompeurs sont ainsi émis quotidiennement, jetant le trouble chez le lecteur, et le laissant ensuite à lui-même ?

La presse peut jouer le rôle d’opinion publique, ou la tromper. De la sorte, on verra des terroristes peints sous les traits de héros, des secrets d’État touchant à la sécurité du pays divulgués sur la place publique, ou encore des intrusions sans vergogne dans l’intimité de personnes connues, en vertu du slogan : « Tout le monde a le droit de tout savoir ». Mais c’est un slogan faux, fruit d’une époque fausse. D’une bien plus grande valeur est ce droit confisqué, le droit des hommes à ne pas savoir, de ne pas voir leur âme divine étouffée sous les ragots, les stupidités, les paroles vaines. Une personne qui mène une vie pleine de travail et de sens n’a absolument pas besoin de ce flot pesant et incessant d’information […].

Autre chose ne manquera pas de surprendre un observateur venu de l’Est totalitaire avec sa presse rigoureusement univoque : on découvre un courant général d’idées privilégiées au sein de la presse occidentale dans son ensemble, une sorte d’esprit du temps, fait de critères de jugement reconnus par tous, d’intérêts communs, la somme de tout cela donnant le sentiment, non d’une compétition mais d’une uniformité. Il existe peut-être une liberté sans limite pour la presse, mais certainement pas pour le lecteur : les journaux ne font que transmettre avec énergie et emphase toutes ces opinions qui ne vont pas trop ouvertement contredire ce courant dominant. Sans qu’il y ait besoin de censure, les courants de pensée, d’idées à la mode sont séparés avec soin de ceux qui ne le sont pas, et ces derniers, sans être à proprement parler interdits, n’ont que peu de chance de percer au milieu des autres ouvrages et périodiques, ou d’être relayés dans le supérieur.

 

Vos étudiants sont libres au sens légal du terme, mais ils sont prisonniers des idoles portées aux nues par l’engouement à la mode. Sans qu’il y ait, comme à l’Est, de violence ouverte, cette sélection opérée par la mode, ce besoin de tout conformer à des modèles standards, empêchent les penseurs les plus originaux d’apporter leur contribution à la vie publique et provoquent l’apparition d’un dangereux esprit grégaire qui fait obstacle à un développement digne de ce nom. Aux États-Unis, il m’est arrivé de recevoir des lettres de personnes éminemment intelligentes… peut-être un professeur d’un petit collège perdu, qui aurait pu beaucoup pour le renouveau et le salut de son pays, mais le pays ne pouvait l’entendre, car les médias n’allaient pas lui donner la parole. Voilà qui donne naissance à de solides préjugés de masse, à un aveuglement qui, à notre époque, est particulièrement dangereux […].

Il est universellement admis que l’Ouest montre la voix au monde entier vers le développement économique entamé par une inflation chaotique. Et pourtant, beaucoup d’hommes à l’Ouest ne sont pas satisfaits de la société dans laquelle ils vivent. Ils la méprisent, ou l’accusent de ne plus être niveau de maturité requis par l’humanité. Et beaucoup sont amenés à glisser vers le socialisme, ce qui est une tentation fausse et dangereuse. J’espère que personne ici présent ne me suspectera de vouloir exprimer une critique du système occidental dans l’idée de suggérer le socialisme comme alternative. Non, pour avoir connu un pays où le socialisme a été mis en œuvre, je ne me prononcerai pas en faveur d’une telle alternative […].

 

Mais, si l’on me demandait si, en retour, je pourrais proposer l’Ouest, en son état actuel, comme modèle pour mon pays, il me faudrait en toute honnêteté répondre par la négative. Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne. On ne peut nier que les personnalités s’affaiblissent à l’Ouest, tandis qu’à l’Est, elles ne cessent de devenir plus fermes et plus fortes.

Bien sûr, une société ne peut rester dans des abîmes d’anarchie, comme c’est le cas dans mon pays. Mais il est tout aussi avilissant pour elle de rester dans un état affadi et sans âme de légalisme, comme c’est le cas de la vôtre. Après avoir souffert pendant des décennies de violence et d’oppression, l’âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd’hui par les habitudes d’une société massifiée, forgée par l’invasion révoltante de publicités commerciales, par l’abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable.

Tout cela est sensible pour de nombreux observateurs partout sur la planète. Le mode de vie occidental apparaît de moins en moins comme le modèle directeur. Il est des symptômes révélateurs par lesquels l’histoire lance des avertissements à une société menacée ou en péril. De tels avertissements sont, en l’occurrence, le déclin des arts ou le manque de grands hommes d’État. Et il arrive parfois que les signes soient particulièrement concrets et explicites. Le centre de votre démocratie et de votre culture est-il privé de courant pendant quelques heures, et voilà que, soudainement, des foules de citoyens américains se livrent au pillage et grabuge. C’est là que le vernis doit être bien fin, et le système social bien instable et mal en point.

Mais le combat pour notre planète, physique et spirituel, un combat aux proportions cosmiques, n’est pas pour un futur lointain. Il a déjà commencé. Les forces du mal ont commencé leur offensive décisive. Vous sentez déjà la pression qu’elles exercent, et pourtant, vos écrivains et vos écrits sont pleins de sourires sur commande et de verres levés. Pourquoi toute cette joie ?

Comment l’Ouest a-t-il pu décliner, de son pas triomphal à sa débilité présente ? A-t-il connu dans son évolution des points de non-retour qui lui furent fatals ? A-t-il perdu son chemin ? Il ne semble pas que cela soit le cas. L’Ouest a continué à avancer d’un pas ferme en adéquation avec ses intentions proclamées pour la société, main dans la main avec un progrès technologique étourdissant. Et tout soudain, il s’est trouvé dans son état présent de faiblesse. Cela signifie que l’erreur doit être à la racine, à la fondation de la pensée moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident à l’époque moderne. Je parle de la vision du monde qui a prévalu en Occident, née à la Renaissance, et dont les développements politiques se sont manifestés à partir des Lumières. Elle est devenue la base de la doctrine sociale et politique, et pourrait être appelée l’humanisme rationaliste, ou l’autonomie humaniste : l’autonomie proclamée et pratiquée de l’homme à l’encontre de toute force supérieure à lui. On peut parier aussi d’anthropocentrisme : l’homme est vu au centre de tout.

Historiquement, il est probable que l’inflexion qui s’est produite à la Renaissance était inévitable. Le Moyen-Âge en était venu naturellement à l’épuisement, en raison d’une répression intolérable de la nature charnelle de l’homme en faveur de sa nature spirituelle. Mais en s’écartant de l’esprit, l’homme s’empare de tout ce qui est matériel, avec excès et sans mesure. La pensée humaniste, qui s’est proclamée notre guide, n’admettait pas l’existence d’un mal intrinsèque en l’homme, et ne voyait pas de tâche plus noble que d’atteindre le bonheur sur terre. Voilà qui engagea la civilisation occidentale moderne naissante sur la perte dangereuse de l’adoration de l’homme et de ses besoins matériels. Tout ce qui se trouvait au-delà du bien-être physique et de l’accumulation de biens matériels, tous les autres besoins humains, caractéristiques d’une nature subtile et élevée, furent rejetés hors du champ d’intérêt de l’État et du système social, comme si la vie n’avait pas un sens plus élevé. De la sorte, des failles furent laissées ouvertes pour que s’y engouffre le mal, et son haleine putride souffle librement aujourd’hui. Plus de liberté en soi ne résout pas le moins du monde l’intégralité des problèmes humains, et même en ajoute un certain nombre de nouveaux.

Et pourtant, dans les jeunes démocraties, comme la démocratie américaine naissante, tous les droits individuels de l’homme reposaient sur la croyance que l’homme est une créature de Dieu. C’est-à-dire que la liberté était accordée à l’individu de manière conditionnelle, soumise constamment à sa responsabilité religieuse.

Tel fut l’héritage du siècle passé.

Toutes les limitations de cette sorte s’émoussèrent en Occident, une émancipation complète survint, malgré l’héritage de siècles chrétiens, avec leurs prodiges de miséricorde et de sacrifice. Les États devinrent sans cesse plus matérialistes. L’Occident a défendu avec succès, et même surabondamment, les droits de l’homme, mais l’homme a vu complètement s’étioler la conscience de sa responsabilité devant Dieu et la société.

Durant ces dernières décennies, cet égoïsme juridique de la philosophie occidentale a été définitivement réalisé, et le monde se retrouve dans une cruelle crise spirituelle et dans une impasse politique. Et tous les succès techniques, y compris la conquête de l’espace, du progrès tant célébré, n’ont pas réussi à racheter la misère morale dans laquelle est tombé le XXème siècle, que personne n’aurait pu encore soupçonner au XIXème siècle.

L’humanisme devenant dans ses développements toujours plus matérialiste, il permit avec une incroyable efficacité à ses concepts d’être utilisés, d’abord par le socialisme, puis par le communisme, de telle sorte que Karl Marx pût dire, en 1844, que « le communisme est un humanisme naturalisé ». Il s’est avéré que ce jugement était loin d’être faux. On voit les mêmes pierres aux fondations d’un humanisme altéré et de tout type de socialisme : un matérialisme sans frein, une libération à l’égard de la religion et de la responsabilité religieuse, une concentration des esprits sur les structures sociales avec une approche prétendument scientifique.

Ce n’est pas un hasard si toutes les promesses rhétoriques du communisme sont centrées sur l’Homme, avec un grand H, et son bonheur terrestre. A première vue, il s’agit d’un rapprochement honteux : comment, il y aurait des points communs entre la pensée de l’Ouest et de l’Est aujourd’hui ? Là est la logique du développement matérialiste […].

Je ne pense pas au cas d’une catastrophe amenée par une guerre mondiale ni aux changements qui pourraient en résulter pour la société. Aussi longtemps que nous nous réveillerons chaque matin, sous un soleil paisible, notre vie sera inévitablement tissée de banalités quotidiennes. Mais il est une catastrophe qui, pour beaucoup, est déjà présente pour nous. Je veux parler du désastre d’une conscience humaniste parfaitement autonome et irréligieuse.

Elle a fait de l’homme la mesure de toutes choses sur terre, l’homme imparfait, qui n’est jamais dénué d’orgueil, d’égoïsme, de vanité et tant d’autres défauts. Nous payons aujourd’hui les erreurs qui n’étaient pas apparues comme telles au début de notre voyage. Sur la route qui nous a amenés de la Renaissance à nos jours, notre expérience s’est enrichie, mais nous avons perdu l’idée d’une entité supérieure qui, autrefois, réfrénait nos passions et notre irresponsabilité.

Nous avions placé trop d’espoirs dans les transformations politico-sociales, et il se révèle qu’on nous enlève ce que nous avons de plus précieux : notre vie intérieure. A l’Est, c’est la foire du Parti qui la foule aux pieds ; à l’Ouest, la foire du commerce : ce qui est effrayant, ce n’est même pas le fait du monde éclaté, ce n’est que les principaux morceaux en soient atteints d’une maladie analogue. Si l’homme, comme le déclare l’humanisme, n’était né que pour le bonheur, il ne serait pas né non plus pour la mort. Mais corporellement voué à la mort, sa tâche sur cette terre n’en devient que plus spirituelle : non pas l’accomplissement d’une quotidienneté, non pas la recherche des meilleurs moyens d’acquisition, puis de joyeuse dépense des biens matériels, mais l’accomplissement d’un dur et permanent devoir, en sorte que tout le chemin de notre vie devienne l’expérience d’une élévation avant tout spirituelle : quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n’y étions entrés.

Il est impératif que nous revoyions à la hausse l’échelle de nos valeurs humaines. Sa pauvreté actuelle est effarante. Il n’est pas possible que l’aune qui sert à mesurer de l’efficacité d’un président se limite à la question de combien d’argent on peut gagner, ou de la pertinence de la construction d’un gazoduc. Ce n’est que par un mouvement volontaire de modération de nos passions, serein et accepté par nous, que l’humanité peut s’élever au-dessus du courant de matérialisme qui emprisonne le monde.

Quand bien même nous serait épargné d’être détruit par la guerre, notre vie doit changer si elle ne veut pas périr par sa propre faute. Nous ne pouvons pas nous dispenser de rappeler ce qu’est fondamentalement la vie, la société. Est-ce vrai que l’homme est au-dessus de tout ? N’y a-t-il aucun esprit supérieur au-dessus de lui ? Les activités humaines et sociales peuvent-elles légitimement être réglées par la seule expansion matérielle ? A-t-on le droit de promouvoir cette expansion au détriment de l’intégralité de notre vie spirituelle ?

Si le monde ne touche à sa fin, il en a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen-Âge à la Renaissance. Cela va requérir de nous un embrasement spirituel. Il nous faudra nous hisser à une nouvelle hauteur de vue, à une nouvelle conception de la vie, où notre nature physique ne sera pas maudite, comme elle a pu l’être au Moyen-Âge, mais, ce qui est bien plus important, où notre être spirituel ne sera pas non plus piétiné, comme il le fut à l’ère moderne.

Notre ascension nous mène à une nouvelle étape anthropologique. Nous n’avons pas d’autre choix que de monter : toujours plus haut. »

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