La fille noire de la Reine Victoria
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Gemmes
Une rumeur dit que la Reine Victoria aurait eu une « fille noire ». Comment est-ce possible à son époque ?
Regardons ensemble cette histoire étonnante !
Un destin hors du commun
Ses origines
L’histoire commence lorsqu’une petite fille née en 1843 du clan Egbado du peuple Yoruba en Afrique de l’Ouest.
Son prénom laisse préfigurer son destin : on l’appelle « Omoba Aina » – « Omoba » voulant dire dans leur langue « Enfant d’un monarque », car elle fait partie de la famille royale du roi Oyo.
Sa vie va basculer lorsqu’en 1848, le royaume de Dahomey vit une opportunité d’attaquer le roi Oyo, le royaume de ce dernier ayant été affaibli par les assauts successifs de jihads islamiques qui provenaient du Califat Sokoto. En effet, ce nouveau roi dahomien refusait de se soumettre et de payer le tribut annuel au roi Oyo.
Pendant cette attaque, les parents d’Omoba furent tués, les survivants vendus dans le trafic d’esclaves d’Atlantique et le royaume se retrouva morcelé en plusieurs petits états. Omoba se retrouva esclave à la cour du roi Ghézo qui prévoyait de la sacrifier. Mais la présence opportune du capitaine de la « West Africa Squadron » de la Royal Navy, Frederick Edwyn Forbes, va lui sauver la vie. Ce dernier avait été envoyé en mission diplomatique pour tenter de convaincre le roi Ghezo de ne plus prendre part au trafic d’esclave d’Atlantique. Comme la coutume l’exigeait, il y eut un échange de cadeaux entre les deux partis représentés. Le roi offrit à Forbes des cadeaux royaux. Le roi fit comprendre à Forbes qu’il ne pouvait pas mettre fin au trafic qui lui apportait une grande source de revenu comparé à la production de l’huile de palme. C’est pendant cet échange que Forbes entendit des cris. Des Dahomiens capturés par le roi étaient en train d’être amenés pour être sacrifiés au cours d’une cérémonie appelée « l’arrosage des tombeaux ». Une des futures victimes tomba et fut massacrée, décapitée devant lui. Forbes essaya de faire cesser ce rituel en offrant de l’argent, mais en vain. Le roi l’autorisa seulement à négocier certaines victimes qui devaient être sacrifiées. Les traducteurs essayèrent de lui expliquer qu’il s’agissait là d’une tradition très ancienne : celle d’« « arroser les tombes » des ancêtres, et que cette cérémonie ne pouvait pas être stoppée sans que cette demande ne devienne une offense pour le roi.
C’est à ce moment-là que Forbes remarqua une petite fille. C’était Omoba, si frêle, si petite, se tenant là, pétrifiée. Ils étaient en train de l’approcher au bord du précipice d’où elle devait être jetée. Forbes ne comprenait pas : comment s’en prendre à une petite fille ? On lui apprit que son sang allait faire un bon sacrifice puisqu’elle était de sang royal des ennemis du roi. Son rang lui avait épargnée d’être vendue comme esclave.
Malgré l’épouvante de ce qu’il venait de voir, Forbes trouva le courage de demander au roi de proposer cette petite fille en cadeau à la reine des Blancs – la Reine Victoria. Le roi accepta.
C’est ainsi que Forbes put prendre avec lui cette petite fille dont il changea le nom en « Sara Forbes Bonetta ». « Sara » veut dire « princesse » en hébreu, « Forbes », est le nom de famille du capitaine, suivi par « Bonetta » qui est le nom de son navire, le « HMS Bonetta » !
Forbes l’emmène en Grande-Bretagne, pensant tout d’abord, l’élever à titre personnel.
Son éducation
Seulement cette histoire fait sensation à Londres lorsque cette petite princesse Yoruba est présentée à la Reine Victoria. Sara lui raconte son histoire et comment elle a vécu deux ans dans une petite cage d’où elle pouvait assister au massacre de prisonniers lors de rituels. Ses geôliers ne manquaient pas de lui rappeler quel sort l’attendait : d’être sacrifiée sur la tombe des ancêtres du roi.
La reine fut vivement touchée par son histoire, à tout ce qu’elle avait vécu et ce à quoi elle avait échappé.
Victoria demanda qu’une photo d’elle soit prise. La petite fille fut amenée chez un studio de photographie américain. Mais la petite fille ne comprenait pas où on l’emmenait. Elle eut peur du photographe puis hurla « tête coupée » en se tenant sa gorge avec ses mains lorsqu’elle vit au mur la photographie d’un homme portant une longue épée. Une épée était pour elle l’instrument des décapitations dont elle avait été trop souvent témoin. Ils durent lui expliquer qu’il s’agissait seulement d’une photographie ; que l’homme qu’elle voyait n’était pas réel et qu’il ne pouvait donc pas lui faire de mal : elle fut rassurée.
La reine vit que cette petite princesse était d’une grande intelligence. Elle prit la décision de la faire baptiser en tant qu’Anglicane pour en faire officiellement sa filleule ! Elle l’appela affectueusement « Sally ».
C’est une toute une nouvelle vie qui s’offrit à Sara. Elle fut désormais intégrée à la vie sociale anglaise dans un cadre royal où elle reçut une excellente éducation.
Seulement, elle n’était pas habituée au climat anglais et elle se mit constamment à tousser.
Elle fut donc envoyée en Afrique de l’Ouest pour continuer ses études dans une institution scolaire britannique: elle a alors 8 ans.
Seulement, loin de toute famille, elle était malheureuse.
Alors, ils prirent la décision de la renvoyer en Angleterre en 1855 lorsqu’elle a 12 ans où elle sera élevée par le Révérend Frederik Scheon et sa femme Elizabeth.
A 19 ans, elle fut invitée à assister au mariage de la princesse Alice, une des filles de la Reine Victoria, qui avait à peu près son âge.
Son mariage
La Reine voulu aussi que Sara se marie et elle lui ordonna, en août 1862, d’épouser le capitaine James Pinson Labulo Davies, lui aussi issu du peuple Yoruba. Elle s’installa dans le quartier aristocratique résidentiel de Montpelier à Brighton pendant la préparation du mariage. La cérémonie eut lieu à l’église St Nicolas de Brighton puis. Son mari était un homme d’affaires for t riche, qui faisait du négoce avec les Britanniques.
Ils partirent s’installer à la colonie britannique de Lagos et eurent trois enfants : Victoria Davies –(son prénom en l’honneur de la Reine), Arthur Davies et Stella Davies.
Sara restera toujours en étroite relation avec la reine Victoria. Cela lui sauvera encore la vie lorsqu’un soulèvement au Lagos l’obligera à être évacuée avec l’aide de la Royal Navy.
Ses dernières années
Malheureusement, les années passées en Grande-Bretagne eurent des conséquences sur sa santé. Elle succomba à une tuberculose à l’âge de 37 ans, le 15 août 1880 dans la ville de Funchal sur l’île de Madère alors qu’elle y faisait une cure.
Elle repose au cimetière britannique de Funchal, tout proche de l’église anglicane Holy Trinity (Rua do Quebra Costas), au numéro 20619.
En souvenir de son épouse, le capitaine Davies, fit ériger un obélisque en granit de plus de 2,4m (8 pieds), à l’ouest de Lagos, là même où il avait créé une plantation de cacao.
On peut y lire l’inscription : « En mémoire de la Princesse Sarah Forbes Bonetta, femme de l’honorable J.P.L. Davis, qui quitta cette vie à Madère le 15 août 1880 à l’âge de 37 ans. »
Sa descendance vit toujours, soit en Grande Bretagne ou en Sierra Leone. Une autre branche, la famille Randle de Lagos, est toujours connue au Nigéria. Une de ses arrières-petites-filles, Ameyo Adadevoh est devenue une héroïne après avoir réagi rapidement, en tant que médecin, en prenant les décisions qu’il fallait pour freiner le démarrage d’une épidémie de maladie à virus Ebola dans son pays.
Selon la Bible
Aina eut un destin incroyable même si elle mourut jeune des suites de tuberculose.
Elle a échappé à une mort affreuse : celle d’être sacrifiée vivante pour honorer les ancêtres du roi ennemi de son peuple et qui avait tué ses parents.
La Bible relate deux histoires d’orphelines qui eurent un destin exceptionnel :
Esther – voir le livre d’Esther
Esther, qui perdu ses parents et qui fut élevée par son cousin en pays étranger : Babylone, dont le roi détruisit Jérusalem pour déporter dans son pays les Israéliens qui s’y trouvaient. Le « hasard » voulu qu’elle fut emmenée contre sa volonté par les gardes du roi Babylonien. Elle se retrouva dans une sorte de « concours de beauté » pour que le Roi de Babylone puisse se trouver une nouvelle épouse après avoir répudiée la première. Suivant les conseils de son cousin, elle cacha à tous qu’elle était d’origine juive. Elle devint la nouvelle épouse du roi. Mais le roi nomma comme sorte de 1er ministre, un homme qui se trouvait être de la race de ceux qui haïssait les juifs : Haman, un descendant des agagites et amalécites, ennemis jurés des israélites.
Haman trompa le Roi pour qu’il signe un édit royal en lui faisant miroiter le gain que cela lui procurerait s’il se débarrassait « d’ennemis » qu’il se garda bien de nommer. Le roi lui fit confiance. Or, cet édit planifiait le massacre de tous les juifs dans le royaume Babylonien. Haman voulait assouvir un désir de vengeance personnelle qu’il avait contre un seul juif : Mardochée. Or, il ignorait que Mardochée était le cousin de la reine Esther. Devant l’anéantissement programmé de son peuple, Esther dû mettre sa vie en péril pour intercéder auprès du roi pour qu’il intervienne. Mais il y avait un obstacle majeur : la loi royale lui interdisait de voir le roi sans que ce dernier ne demande sa présence sous peine de mort, sauf si le roi tendait son sceptre en guise de grâce. Elle dû s’armer de courage pour braver cette loi au péril de sa vie après avoir jeûné et prié avec tous les juifs de la ville de Babylone.
Le roi la gracia et l’histoire se termina bien : Haman fut pendu à la potence où il avait prévu de pendre Mardochée, alors que ce dernier avait sauvé la vie du roi. Les juifs eurent le droit de se défendre et la situation se retourna, en faveur des juifs, contre leurs ennemis. Esther et son cousin Mardochée furent considérés comme des héros et une fête rappelle chaque année ce miracle.
Ruth – la moabite
C’est l’histoire d’une famille de Bethléhem – un couple avec deux fils-, qui alla se réfugier dans le pays des moabites pour échapper à la famine qui sévissait en Israël. Seulement le mari et les deux fils moururent, laissant derrière eux, Naomi, la veuve et ses deux belles-filles moabites : Ruth et Orpa. Orpa fit le choix de retourner dans sa famille mais Ruth choisit de suivre Naomi en Israël. C’était un choix risqué car, en tant que moabite, elle était considérée non juive, donc en bas de la société et faisant partie d’un peuple qui avait combattu Israël. Elle ignorait comment elle allait être reçue et traitée.
Mais la bonté de Dieu se manifesta envers Naomie au travers de cette jeune veuve moabite. Et cela, parce que Ruth avait fait le serment de suivre le Dieu de Naomie : Dieu l’honora pour cela. Elle finit par épouser un des hommes les plus riches de la ville qui avait droit de rachat sur les biens du mari de Naomi et Ruth devint l’arrière-grand-mère du roi David et l’aïeule de Jésus !
Le dénominateur commun de ces deux histoires il s’agit de deux femmes qui se réfugièrent « sous les ailes » de l’Eternel. Elles prirent la décision de vivre sous l’alliance de Dieu quels qu’en soient les risques !
Que faut-il retenir ?
Le destin de Omoba bascula totalement au dernier moment ! Bien sûr, « le destin » ne touche pas que les chrétiens !
Les histoires où le destin d’une personne bascula « in extremis » ne sont pas rares.
Et regardez l’impact de sa vie, aussi brève qu’elle fut : une de ses descendantes a sauvé des vies !
Est-ce que Dieu agirait dans l’ombre de nos vies que nous soyons chrétiens ou pas ? Car il est écrit :
Proverbes 20 verset 24.
- C’est l’Éternel qui dirige les pas de l’homme, Mais l’homme peut-il comprendre sa voie?
Matthieu 5 verset 45.
- Il (Dieu) fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.
Même si Dieu dirige nos pas, Il nous laisse le libre-arbitre (1) :
Actes 14 versets 16-18.
- Ce Dieu, dans les âges passés, a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, quoiqu’il n’ait cessé de rendre témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos coeurs de joie.
Nous ne réalisons pas à quel point nous vivons des bénédictions, même au milieu de temps difficiles.
C’est souvent lors de périodes très difficiles que des hommes et des femmes se lèvent pour avoir un destin exceptionnel qui fait une percée au sein de l’humanité.
Avez-vous des histoires sur des destins exceptionnels ou des anecdotes incroyables où le destin a agit ?
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Ce que dit la Bible
Commentaires | Écritures |
Référence (1) Dieu nous laisse le libre-arbitre | Matthieu 5 versets 44-45. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Actes 14 versets 16-18. Ce Dieu, dans les âges passés, a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, quoiqu’il n’ait cessé de rendre témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos coeurs de joie. Josué 24 verset 15. Et si vous ne trouvez pas bon de servir l’Éternel, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir, ou les dieux que servaient vos pères au delà du fleuve, ou les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel. Psaumes 119 verset 30. Je choisis la voie de la vérité, Je place tes lois sous mes yeux. |
Sources externes
Articles:
En Français
- Wikipedia (fr et en) – Sara Forbes Bonetta
Vidéos à rechercher (*):
En Français
- YouTube – Joseph Prince – Vivre sans stress
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- (*) Les liens Youtube ne sont pas autorisés sur le texte d’un article. Il faut faire une recherche dans Youtube en utilisant les informations de la section ‘Vidéos à rechercher’.
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