Que dit la Bible sur la crémation
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Gemmes
Il y a des années, nous avons reçu un faire-part nous annonçant le décès et la crémation d’une amie de la famille. La crémation n’était pas chose courante à l’époque et ce fut un choc pour nous.
Alors, que dit la Bible à ce sujet?
Selon la Bible
La première mention d’une sépulture dans la Bible se trouve dans Genèse 23 verset 4 lorsqu’Abraham négocia un terrain avec une grotte pour enterrer sa femme, Sarah, qui venait de mourir :
Je suis étranger et habitant parmi vous; donnez-moi la possession d’un sépulcre chez vous, pour enterrer mon mort et l’ôter de devant moi.
Le commentaire «Pulpit» précise que le mot «Sépulcre» en hébreu veut dire «trou dans la terre» ou «monticule» pour couvrir un corps. Cela vient d’un mot racine qui veut dire «creuser» ou «amonceler».
Brûler un corps suite à un jugement
La première mention d’une incinération apparaît bien plus tard dans Josué (7 versets 24-26), lorsqu’un homme nommé Acan désobéit à un ordre donné par l’Éternel. Il fut jugé et condamné à mort pour avoir mis une malédiction sur tout le peuple d’Israël. Lui, sa famille et tous ses biens furent lapidés puis brûlés pour cette raison.
Cette incinération fut appliquée dans le cadre d’un jugement suivie par une condamnation à mort.
Juda, un des fils de Jacob et une des futures tribus d’Israël cru que sa belle-fille s’était prostituée. Il fut prompt à la juger et à demander à ce qu’elle soit brûlée en guise de châtiment. Heureusement, l’histoire se terminera bien et elle ne sera pas condamnée.
Genèse 38 verset 24.
- Environ trois mois après, on vint dire à Juda: Tamar, ta belle-fille, s’est prostituée, et même la voilà enceinte à la suite de sa prostitution. Et Juda dit: Faites-la sortir, et qu’elle soit brûlée.
Lorsqu’un jugement tombait sur Israël, le prophète annonçait que leurs morts ne seraient pas enterrés :
Jérémie 16 verset 4a.
- Ils mourront consumés par la maladie; On ne leur donnera ni larmes ni sépulture; Ils seront comme du fumier sur la terre;
Il est important de préciser que, nulle part dans la Loi de Moïse, on utilise le feu pour condamner une personne à mort.
Un sacrifice consumé par le feu
La loi de Moïse utilise le feu dans un sacrifice d’animal appelé «holocauste» pour obtenir le pardon de ses péchés (Nombres 18 verset 17).
Cet holocauste annonçait la venue d’un sauveur qui serait lui aussi comme une brebis sacrifiée, tuée «hors du camp» (hors de la ville de Jérusalem).
Hébreux 13 versets 11-12.
- Le corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp.
C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte.
Incinération d’un corps en décomposition
Dans 1 Samuel 31 versets 10-12. Le premier roi d’Israël, Saul, fut tués avec ses fils dans un combat contre les philistins. Leurs cadavres furent pendus au mur de la ville de Beth Schan en guise d’humiliation. Des hommes vaillants d’Israël firent une expédition pour récupérer leurs corps et pour les incinérer à Jabès pour leur donner une sépulture.
On peut supposer qu’ils durent les incinérer devant l’état de décomposition des corps qui avaient dû être exhibés pendant plusieurs jours.
On peut donc conclure que la crémation, dans l’Ancien Testament, n’est pas la pratique commune utilisée pour traiter le corps des défunts sauf si l’état des corps l’exige. Elle est plutôt un signe de malédiction ou d’événements tragiques (guerre…).
Respect du corps dans le christianisme
Contrairement à d’autres religions, le christianisme a toujours pratiqué l’enterrement du corps et non une crémation.
Il y a de multiples raisons à cela :
- Le christianisme croit que Dieu nous a donné un corps (Genèse 1:31), un cadeau dont on doit prendre soin et respecter jusque dans la mort. Si l’être humain a été créé par Dieu, alors même sa dépouille doit être ensevelie avec respect.
- Les chrétiens croient qu’il y aura une résurrection d’entre les morts et que l’on paraîtra tous devant Dieu pour rendre compte de nos actes pendant notre vie (Matthieu 12:36 etc).
Abraham, Isaac et Jacob sont morts depuis des siècles, mais Jésus a précisé que Dieu est le dieu des vivants et non des morts : Abraham, Isaac et Jacob sont en vie «ailleurs» : il y a une vie après la mort.
Matthieu 22 verset 32.
- Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob? Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants.
Lorsque le «Jugement dernier» viendra, toutes les générations se présenteront une à une devant Dieu :
Matthieu 12 verset 41.
- Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas.
En effet, la Bible annonce clairement que tous les hommes passeront un jour devant Dieu pour être jugés :
Actes 17 versets 31-32.
- Dieu, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts…
Lors de cette résurrection d’entre les morts, les croyants recevront un nouveau corps selon un rang :
1 Corinthiens 15 versets 21-23.
- Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.
Car, puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts.
Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ, mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement.
Enterrer un corps, c’est une manière de conserver l’intégrité du corps et c’est, inconsciemment ou non, une trace tangible de la personne disparue comme si elle était toujours proche de nous.
Et, dernier point : ce corps est un témoignage de l’attente de la résurrection, l’espérance d’une autre vie après la mort.
Et la crémation?
La crémation détruit la forme du corps et le réduit en cendres, rendant la séparation d’avec le défunt plus réelle.
Pour les Hindous, la crémation a un fondement spirituel : ils croient que l’âme du défunt ne peut pas se détacher du corps sans cette crémation et dispersion totale des cendres.
Au contraire, le Christianisme croit que l’âme du défunt se détache du corps dès qu’il rend son dernier soupir. Lorsqu’il quitte son corps, il descend soit en enfer ou va au ciel suivant le choix qu’il aura fait pendant sa vie. Mais il est intéressant de noter que la Bible parle du «sommeil» des croyants qui sont morts. Jésus a utilisé le même vocabulaire lorsque Lazare est mort :
Jean 11 versets 11-14.
- Après ces paroles, il leur dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller.
Les disciples lui dirent: Seigneur, s’il dort, il sera guéri.
Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu’il parlait de l’assoupissement du sommeil.
Alors Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort.
Daniel 12 verset 2.
- Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle.
On voit que la spiritualité joue un rôle sur la méthode utilisée pour traiter le corps d’un défunt.
Les Sioux, aux États-Unis, vivant dans une terre aride et dure, mettaient le corps du mort dans un arbre en hauteur pour éviter que les bêtes s’en prennent au corps. Ils l’y laissaient un an et le traitaient comme s’il était toujours vivant. En effet, ils plaçaient près du corps de la nourriture fraîche pour l’âme et autres articles pouvant servir dans la vie du défunt dans l’au-delà, comme les Égyptiens le faisaient. Le défunt était habillé avec ses plus beaux vêtements et était enveloppé d’une fourrure animale.
Une société moderne qui désacralise le corps
Jusqu’à il y a encore pas longtemps, les corps mis en sépulture étaient considérés comme sacrés. Notre société moderne perd la notion de respect du corps que l’on soit vivant ou mort. Les coûts pour enterrer un défunt deviennent trop lourds pour beaucoup de familles qui optent pour une crémation, bien moins onéreuse.
Mais est-ce que la crémation est choisie seulement pour une question de coût ?
Si l’on ne croit pas en une vie après la mort on peut être enclin à penser qu’après la mort, c’est le néant ou alors que l’âme entre en fusion avec l’espace ou quelque chose de ce genre. Ils peuvent conclure que cela ne sert à rien de garder l’intégralité du corps du défunt. Que l’on choisisse d’enterrer ou d’incinérer un corps, à leurs yeux, cela ne change rien.
Dans l’absolu, c’est vrai : les corps enterrés ou incinérés finissent à la fin tous deux en poussière. La crémation utilise un «four» – chose qui peut rebuter certaines générations. Dieu n’aura aucun problème pour ressusciter les morts quel que soit leur état. Il ne faut pas oublier que des corps peuvent avoir été détruits ou brûlés suite à un accident, meurtre, guerre….
Mais la manière dont on traite le corps d’un défunt reflète nos croyances et la manière dont nous voulons honorer sa mémoire et lui attribuer sa «dernière demeure».
En utilisant la crémation, on désacralise un peu plus le corps du défunt. En fait, notre société désacralise le corps à tous les niveaux en inculquant «le droit à son corps». Les cendres sont souvent éparpillées dans un endroit. Il n’y a plus de sépulture précise sauf si la famille choisi d’avoir une stèle.
Une question que l’on pourrait se poser : les tombes rappelaient aux vivants le besoin de se demander s’il y a une vie après la mort. Pourquoi? Parce que s’il y a une vie après la mort, il y a un dieu quelque part.
Notre société traite de plus en plus le corps comme un produit – une chose qui utiliserait même trop de CO2.
Des scientifiques proposent même d’utiliser les cendres d’un défunt pour faire du composte humain. L’État de Washington a légalisé depuis 2019 le « compost humain ».
L’objectif ?
- Recycler leur corps en compost
- Réduire l’empreinte carbone.
C’est réduire l’humain à un produit… Où est le spirituel derrière cela?
Que faut-il retenir ?
Ceux qui croient en une vie après la mort optent pour l’enterrement du corps. Cette croyance semble dicter la méthode de traitement du corps d’un défunt.
La Bible précise que ce corps ressuscitera différemment pour devenir incorruptible pour ceux qui sont croyants.
La crémation de nos jours n’est presque plus associée avec une croyance spirituelle. Évidemment, ce n’est pas vrai pour tout le monde. Et il y a même des chrétiens qui optent pour cette méthode.
Ne pensez-vous pas qu’il soit curieux que la société moderne encourage la crémation pour «le bien de la planète» – afin de réduire le CO2- et qui impose des coûts élevés si on veut faire autrement ?
Nous vivons dans une société qui désacralise l’humain et qui le réduit à un produit, mais est-ce aussi une société qui ne veut plus que l’on pense à ce qui peut exister au-delà de la mort?
Dans l’absolu, tous les corps finissent par devenir de la cendre au fil du temps. Quel que soit leur état, Dieu saura les ressusciter.
Choisir l’enterrement ou la crémation n’est donc plus vraiment la question de nos jours. C’est plutôt de savoir pourquoi on choisit une forme plutôt qu’une autre.
Jusqu’a il y a peu de temps, l’enterrement et la sépulture étaient le témoignage tangible qui rappelait au monde des vivants qu’il y a une vie après la mort – ou du moins, d’y réfléchir…
Quel message voulons-nous laisser à nos proches ? Un message de néant ou d’espérance après la mort ?
Le plus important avant de «partir» est de laisser le témoignage de notre vie, mais aussi une espérance à ceux qui restent.
Quel message souhaitez-vous laisser à vos proches lorsque vous «serez partis» ?
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Vous trouverez plus de détails, les références et les sources dans la section ci-dessous « En savoir plus… ».
Ce que dit la Bible
Commentaires | Ecritures |
Sépulcre קֶ֙בֶר֙ (qe·ḇer) Référence Strong 6913: sépulcre, (possession) sépulcrale, tombeau.
Enterrer וְאֶקְבְּרָ֥ה (wə·’eq·bə·rāh) Référence Strong 6912: (Qal) enterrer, ensevelir (Nifal) être enterré, enseveli (Piel) enterrer, faire une sépulture (Pual) être enterré, être mis dans un sépulcre
| Genèse 23 verset 4. Je suis étranger et habitant parmi vous; donnez-moi la possession d’un sépulcre chez vous, pour enterrer mon mort et l’ôter de devant moi. |
Mention de la lapidation de la famille et des biens d’Acan puis de leur incinération. | Josué 7 versets 24-26. Josué et tout Israël avec lui prirent Acan, fils de Zérach, l’argent, le manteau, le lingot d’or, les fils et les filles d’Acan, ses boeufs, ses ânes, ses brebis, sa tente, et tout ce qui lui appartenait; et ils les firent monter dans la vallée d’Acor. Josué dit: Pourquoi nous as-tu troublés? L’Éternel te troublera aujourd’hui. Et tout Israël le lapida. On les brûla au feu, on les lapida, et l’on éleva sur Acan un grand monceau de pierres, qui subsiste encore aujourd’hui. Et l’Éternel revint de l’ardeur de sa colère. C’est à cause de cet événement qu’on a donné jusqu’à ce jour à ce lieu le nom de vallée d’Acor.
|
Le premier roi d’Israël et ses fils furent tués dans un combat contre les philistins. Leurs cadavres furent pendus à un mur puis enlevés par des hommes vaillants d’Israël. Les corps furent brûlés et les os enterrés sous un arbre. | 1 Samuel 31 versets 8-13. Le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les morts, et ils trouvèrent Saül et ses trois fils tombés sur la montagne de Guilboa. Ils coupèrent la tête de Saül, et enlevèrent ses armes. Puis ils firent annoncer ces bonnes nouvelles par tout le pays des Philistins dans les maisons de leurs idoles et parmi le peuple. Ils mirent les armes de Saül dans la maison des Astartés, et ils attachèrent son cadavre sur les murs de Beth Schan. Lorsque les habitants de Jabès en Galaad apprirent comment les Philistins avaient traité Saül, tous les vaillants hommes se levèrent, et, après avoir marché toute la nuit, ils arrachèrent des murs de Beth Schan le cadavre de Saül et ceux de ses fils. Puis ils revinrent à Jabès, où ils les brûlèrent; ils prirent leurs os, et les enterrèrent sous le tamarisc à Jabès. Et ils jeûnèrent sept jours. |
Dans la loi de Moïse, le feu est utilisé dans un sacrifice «Holocauste» pour le pardon des péchés. | Nombres 18 verset 17. Mais tu ne feras point racheter le premier-né du boeuf, ni le premier-né de la brebis, ni le premier-né de la chèvre: ce sont des choses saintes. Tu répandras leur sang sur l’autel, et tu brûleras leur graisse: ce sera un sacrifice consumé par le feu, d’une agréable odeur à l’Éternel. |
Sources externes
Articles:
En Français
- Info TV5 : Le « compost humain », alternative écologique à l’enterrement ou la crémation.
- Xxx –
En anglais
- Ukesseays (.com) – Native American Death Rituals and Funeral Costumes
- Funeralguide(.co.uk) – Death around world native american beliefs
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En Français
- YouTube – Joseph Prince – Vivre sans stress
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