L’alliance du Mayflower

Gemmes

Le Mayflower fut le dernier navire qui amena des personnes qui fuyaient la persécution en Europe à cause de leur foi.

Ce qui est moins connu, c’est qu’ils firent une alliance pendant leur voyage qui fut mise par écrit.

Voulez-vous savoir ce que dit ce document ?

Contexte

Le 11 novembre 1620, 41 hommes prirent la décision de faire une alliance en écrivant un document fondamental : l’alliance du Mayflower d’après le nom du bateau qui les amenait en Amérique à Plymouth dans le Massachusetts.

Normalement, ils devaient faire route vers l’estuaire de l’Hudson pour accéder au territoire accordé par patente royale à la Compagnie de Virginie de Londres.

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’à cette époque, le roi d’Angleterre accordait des « Patents » (« brevet » si on traduit littéralement). En fait, on remettait un document qui accordait la permission de s’établir à un endroit précis de la colonie en Amérique. Puisque les colons du Mayflower avaient obtenus leurs « brevets » pour la Virginie, c’est là-bas que le bateau les amenait.

Seulement, pendant le trajet, les colons prirent la décision d’aller un peu plus vers le Nord, hors de la juridiction de la Compagnie de Virginie de Londres. Une sorte de révolte pour regagner leur liberté, hors de la juridiction de la Virginie. Bref, c’était une mutinerie !

Libérés de la servitude du roi, ils allaient arriver sur un territoire « vierge » où ils allaient pouvoir former une nouvelle société ! Il était donc primordial d’établir des règles afin de maintenir l’ordre et d’en établir les bases.

Loin du pouvoir du roi, les colons ont donc écrit un pacte en mettant l’accent sur le fait qu’il s’agissait d’un accord établi non seulement entre des hommes, mais entre un homme et Dieu.

A l’époque les gens étaient très religieux et il n’y avait pas de séparation entre leur croyance religieuse et l’administration d’un territoire.

Le pasteur de la Congrégation Séparatiste, John Robinson, conseilla aux colons de choisir de nouveaux dirigeants qui aient à cœur « de promouvoir avec diligence le bien commun, et de ne pas regarder à leur nature ordinaire mais de s’en remettre à Dieu pour leur bien » (1).

Le président John Quincy Adams prit connaissance de ce document et le décrivit en ces termes :

• « Il s’agit du seul exemple dans l’histoire de l’humanité où il y a un pacte social aussi positif, original. »

Les colons étaient loin de s’imaginer que leur document allait avoir une portée au-delà de ce qu’ils avaient pensé.

De nos jours, le Pacte Social du Mayflower est considéré comme le premier document qui donna la base de la constitution des Etats-Unis.

On peut toujours trouver des formes de « gouvernements » locaux établis sur les principes de ce pacte à travers les États-Unis.

L’alliance

Le texte d’origine a été perdu, mais William Bradford le transcrivit dans son journal. Ce dernier est conservé dans un coffre-fort de la bibliothèque de l’état du Massachusetts.

Voici le texte du Pacte Social du Mayflower :

• « Au nom de Dieu, amen.
  Nous soussignés, loyaux sujets de notre respecté souverain Jacques, par la grâce de Dieu Roi d’Angleterre, de France et d’Irlande, défenseur de la foi, etc. ».
  « Ayant entrepris, pour la gloire de Dieu, pour la propagation de la foi chrétienne, et l’honneur de notre roi et de notre pays, un voyage pour implanter la Première Colonie dans les régions septentrionales de Virginie, par la présente, nous convenons solennellement ensemble, devant Dieu et devant chacun d’entre nous, de nous constituer en un corps politique civil, pour notre administration et sauvegarde et par delà, aux fins susdites ; et en vertu de cela de nous conformer, de décider et de concevoir à l’occasion des lois, ordonnances, actes, décrets et obligations, aussi justes et équitables qu’il semblera à propos et convenable d’adopter pour le bien public de la Colonie, et auxquelles nous promettons toute la soumission et l’obéissance requises.
  
  En témoignage de quoi nous avons ci-dessous apposé nos noms à Cape Cod, ce 11 novembre du règne de notre souverain seigneur Jacques, dix-huitième roi d’Angleterre, […] d’Irlande, et cinquante-quatrième roi d’Écosse. Anno Domini 1620. »

Selon la Bible

Dieu établit plusieurs alliances. La première, avec Abraham et sa descendance. Par la suite, le peuple d’Israël renouvela cette alliance plusieurs fois avec Dieu, mais la rompit à chaque fois. La mauvaise nature de l’homme l’empêche de conserver cette alliance. Or, une alliance brisée amène la malédiction.

Alors, Dieu envoya Son fils pour nous sauver cette malédiction et séparation d’avec Lui :

Jean 3 verset 16.

• Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.

Jésus vint passer une alliance inébranlable avec Dieu en représentant « le Fils de l’homme » (2), c’est-à-dire « nous », et à la fois « Dieu » en étant « le Fils de Dieu » (3).

Hébreux 9 versets 13-15 ; 24-26.

• Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant!
  Et c’est pour cela qu’il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis.
  (…)
  Car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu.
  Et ce n’est pas pour s’offrir lui-même plusieurs fois qu’il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger; autrement, il aurait fallu qu’il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis que maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seul fois pour abolir le péché par son sacrifice.

Le cœur de cette alliance est de croire en l’amour que Dieu a pour nous :

1 Jean 4 versets 9-11.

• L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui.
  Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.
  Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres.

Et cet amour nous amène à observer l’unique commandement que Jésus nous a laissé :

Matthieu 22 verset 37.

• Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.

Et, ceci, nous pouvons seulement le faire lorsque nous réalisons à quel point Dieu nous aime ! Une fois qu’on en a la révélation, Son amour se manifeste à travers nous !

Que faut-il retenir ?

Ce premier pacte social a engagé des hommes qui se sont mis d’accord sur un principe : rechercher le bien commun en voulant faire ce qui est juste. Ils le firent en faisant un serment entre eux (devant les hommes) et devant Dieu.

Ils avaient la crainte de Dieu et le désir d’œuvrer pour une société établie sur la justice et l’intégrité en rendant compte directement à Dieu.

Leur objectif était de propager la foi chrétienne pour la gloire de Dieu.

Et bien que cet acte ressemblât à une mutinerie puisqu’ils sortaient du cadre du « brevet », ils l’ont fait en voulant concevoir une nouvelle société en « repartant à zéro » tout en voulant continuer à respecter les rois européens et à se soumettre à toutes autorités.

On pourrait penser que le contenu de ce pacte est plutôt maigre. Mais il établit un principe de base qui nous amène à se demander si tous ceux qui gouvernent se sont engagés de la même manière – avec serment – à agir pour « le bien public » ?

L’alliance que Dieu nous offre est bien supérieure à ce qu’aucune alliance humaine peut nous apporter : Dieu a pourvu à tout ce qui faisait défaut et manquait à l’humanité : Il nous a pardonné nos péchés et est même allé à nous donner Son Esprit pour que nous vivions par Lui. Il offre ce don à tous ceux qui répondent «  oui » à Son amour !

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