La GPA éthique
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Gemmes
Saviez-vous qu’il existe une GPA (Gestation Pour Autrui) « éthique » ?
De quoi s’agit-il ?
Nous allons regarder cela d’un peu plus près…
Sommaire
Table des matières
- Ressources hors article :
- Gemmes
- La GPA éthique
- Les bases
- Définition d’une GPA éthique
- Une basse de natalité ?
- Reconnait-on les droits des enfants issus de la GPA ?
- Influence des médias
- Des dérapages sur le terrain
- Les livres pour adultes… et enfants !
- Toujours « altruiste » ?
- Impact psychologique sur les enfants issus de GPA ?
- Est-ce vraiment sans impact pour la mère porteuse ?
- Difficile en France d’obtenir une GPA ?
La GPA éthique
Les bases
Une GPA est une pratique où une « mère porteuse » porte et accouche d’un enfant pour le compte d’une autre personne ou d’un couple. Ces derniers sont appelés des « parents d’intention ».
On distingue deux formes de GPA :
- GPA traditionnelle: la mère biologique de l’enfant utilise ses propres ovocytes pour la conception de l’enfant. Elle est fécondée par le sperme du père ou d’un donneur de sperme et l’embryon est fécondé en elle (enceinte par « IUI).
- GPA gestationnelle: c’est la forme de GPA la plus couramment utilisée. Les ovocytes proviennent de la future mère ou sont ceux de la mère porteuse. C’est une FIV : Fécondation In Vitro.
Définition d’une GPA éthique
On parle de GPA « éthique » lorsque la gestatrice ne touche pas de salaire, contrairement à une GPA dite « commerciale ». Officiellement, elle n’est pas rémunérée mais touche une indemnisation et un remboursement des frais occasionnés par la grossesse.
Indemnité ou… ?
Bon… Maintenant que la pierre est posée, regardons d’un peu plus près en quoi consiste cette « indemnité » qui est une « compensation raisonnable ».
Voici une idée des fourchettes de montants :
Pour le Canada – de 25’000 CAD à 45’000 CAD – ; le Royaume-Uni – peut aller jusqu’à 18’000 GBP. Aux États-Unis, le prix global varie de 80 000 à 240 000 €. En Grèce, le budget est de 70 000 à 80 000 € environ. En Ukraine et en Russie, le coût approximatif est aux alentours de 26 000 – 80 000 € (18).
Vers une légalisation de la GPA éthique ?
En France, la GPA est interdite depuis 1994. Mais, comme la PMA a été légalisée depuis 2021, des voix se lèvent pour aller plus loin : celle de légaliser la GPA.
Pour rappel, la PMA veut dire Procréation médicalement assistée. Elle offre la possibilité à un couple hétérosexuel ou à un couple formé de 2 femmes ou à une femme non mariée d’avoir un enfant.
Gabriel Attal, ancien Premier ministre, l’a proposé en annonçant le lancement d’une « convention thématique » au sein du parti présidentiel, dédiée à la réflexion autour de la légalisation de la gestion pour autrui (GPA) éthique. L’objectif annoncé : porter le débat lors de la prochaine élection présidentielle pour remettre en question l’interdiction de cette pratique en France.
Pourtant, Emmanuel Macron avait déclaré que la « GPA est une ligne rouge à ne pas franchir » (1).
Ce sujet divise la classe politique et même les avis au sein du parti politique du président. Certains y voient une commercialisation de l’être humain et d’autres, estiment qu’il faut ouvrir le débat.
Mais pour Gabriel Attal, il s’agit d’une injustice car cette interdiction constitue une inégalité des droits.
Mais de quel droit s’agit-il ? Du droit d’avoir un enfant ?
Un article du journal « La Croix » reprend les propos de l’ancien ministre :
« Gabriel Attal défend, lui, l’idée d’une légalisation en invoquant deux « enjeux de société ». D’abord, la nécessité de développer une politique nataliste pour contrer les « effets néfastes » du vieillissement de la population. Ensuite, la volonté de promouvoir l’égalité des droits ‘entre les couples qui peuvent avoir des enfants et ceux qui ne le peuvent pas. » (2)
Regardons les arguments.
Argument #1 GPA pour parer aux manques de naissances.
Le taux de natalité en France était de 2,1 au moment de ses déclarations. En 2025, le taux est de 1,6 mais l’année n’est pas finie au moment de la rédaction de cet article (3).
Le nombre de naissances en France en 2024 (pour avoir une année complète) fut de 663’000 (4)
Pour vous donner une idée, le nombre de naissances faisant suite à une GPA ou don d’ovocytes est d’environ 770’000 naissances dans LE MONDE en 2025 (5).
Le nombre de GPA est bien en-dessous des naissances « normales » dans les pays. Il faudrait que le nombre de GPA augmente de manière exponentielle pour pallier au manque de naissance. Ne vaudrait-il pas, dans ce cas, mieux promouvoir la natalité ?
Argument #2 – GPA éthique pour égaliser les droits
Gabriel Attal souhaite promouvoir la « GPA éthique » car, selon lui :
« (…) la GPA existe déjà, mais à l’étranger, uniquement pour ceux qui ont les moyens financiers. Et la France reconnaît déjà les droits de ces enfants issus de la GPA. C’est une forme d’hypocrisie ». (6)
Seulement, la GPA est, actuellement, un casse-tête juridique.
Jusqu’en 2014, le droit français était très clair : la mère, c’est celle qui accouche de l’enfant.
Depuis la loi de bioéthique de 2021, la France interdit la transcription totale de l’acte de naissance de l’enfant qui est né par GPA. Avant 2021, les parents pouvaient retranscrire intégralement l’acte de naissance de l’enfant finalisant alors la procédure de reconnaissance de l’enfant. (7)
La loi européenne s’en est mêlée. La Cour de cassation sur la question de la mère d’intention dans le cadre d’une GPA, la CEDH a rendu un avis public consultatif le 10 avril 2019 (8) dans lequel elle considère que :
- « L’impossibilité générale et absolue d’obtenir la reconnaissance du lien entre un enfant né d’une gestation pour autrui pratiquée à l’étranger et la mère d’intention n’est pas conciliable avec l’intérêt supérieur de l’enfant qui exige pour le moins un examen de chaque situation au regard des circonstances particulières qui la caractérise. »
En d’autres mots, cette cour estime que la filiation doit être reconnue pour la mère d’intention puisqu’elle est celle qui a désiré cet enfant et qui va l’élever. Elle ne voit pas l’utilité de retranscrire les actes de naissance en France puisqu’ils existent déjà à l’étranger. Elle est d’avis de remplacer cette procédure par une demande d’adoption.
Conséquences ?
Les parents doivent entamer une (longue ?) procédure juridique pour qu’ils soient reconnu juridiquement en tant que parents. C’est le parcours du combattant pour les parents « d’intention » !
Beaucoup de confusions juridiques et dans les opinions, surtout que l’Assemblée Nationale, en Décembre 2014, avait rejeté le projet de loi de l’UMP de doubler la peine de ceux qui partaient à l’étranger pour obtenir un enfant issu de la GPA ! (9)
Et nos voisins ?
Au total, 19 pays européens sur 28 interdisent la GPA (13).
L’Italie a modifié sa loi en 2024 pour que désormais l’on puisse engager des poursuites judiciaires contre les personnes qui partent à l’étranger faire une GPA (10).
Pas très logique tout cela !
Et sur le terrain ?
La réalité, par contre, est sans pitié : il y a eu plusieurs cas de parents qui se sont retrouvés bloqués au Consulat de France d’un pays parce que ce dernier leur refusait de leur donner l’autorisation de sortir avec l’enfant. Au Mexique, en Argentine, en Ukraine… des fois avec une accusation de faire une « traite d’être humain » ! (12).
Certains pays ne couvrent pas, juridiquement, le droit de la mère porteuse et des parents « d’intention » venus pour la GPA. C’est un peu la roulette russe !
Devant les dérapages et cafouillage juridique dans ce domaine, l’ONU a pris une position étonnante : pour la première fois, un rapport de l’ONU demande l’interdiction mondiale de la GPA (14).
Le rapport dénonce l’exploitation des femmes qui sont utilisées pour être mère porteuse : il s’agit de femmes qui sont les plus vulnérables qui choisissent de le faire pour raisons financières principalement.
L’enfant devient un objet de transaction d’un marché mondial en pleine expansion. On l’estime à 14,4 milliards de dollars en 2023. Les projections estiment que d’ici 2033, il montera à plus de 96,6 milliards. C’est un marché qui s’est organisé agences, intermédiaires mais qui comporte des risques qui retombent principalement sur les mères porteuses. Des risques physiques, émotionnels et financiers.
Ce rapport aborde un aspect qui n’est jamais mentionné dans les documentaires : le fait d’enlever l’enfant à la mère porteuse.
Voici un extrait de ce rapport :
- « « Une préoccupation inhérente à la maternité de substitution réside dans la programmation contractuelle de la séparation entre une femme et l’enfant qu’elle porte, ce qui risque de traiter l’enfant comme un objet passif d’un contrat ou comme une marchandise. »
Pourquoi est-ce que nous avons criminalisé la vente d’organes, le travail et le mariage des enfants, mais continuons à autoriser l’achat et la vente de bébés ?
Car c’est bien de cela dont il est question au final !
Mais vous pouvez rétorquer : « la GPA peut-être totalement altruiste ! »
Seulement le fait est là : les « compensations » versées dépassent largement le salaire moyen des femmes utilisées comme mère porteuse dans ces pays. Est-ce vraiment de l’altruisme dans ce cas ?
Il y a aussi une idée qui circule : celle disant que le lien de filiation serait plus fort avec les ovocytes que par le lien créé avec la mère porteuse pendant 9 mois. C’est plutôt étonnant lorsque l’on sait tous les échanges qu’il y a entre un bébé dans le ventre de la mère et cette dernière !
Mais ce n’est pas grave ! On peut déjà voir dans les librairies, des livres pour enfants (si, si !) qui présente la mère d’intention comme la maman de cœur sans jamais mentionner l’existence d’une mère porteuse (15).
La conclusion de ce rapport est sans appel : la GPA, même dite « altruiste », est une traite d’êtres humains.
Si on reprend ce que dit le Code Pénal français sur la traite des êtres humains (23), on peut voir plusieurs conditions se réunir :
La traite des êtres humains « est le fait de recruter une personne (…) à des fins d’exploitation dans l’une des circonstances suivantes :
1° Soit avec l’emploi de menace, de contrainte (…) ;
2° Soit par un ascendant (…) sur elle (…) ;
3° Soit par abus d’une situation de vulnérabilité due (…) à un état de grossesse;
4° Soit en échange ou par l’octroi d’une rémunération ou de tout autre avantage ou d’une promesse de rémunération ou d’avantage. »
Les livres pour adultes… et enfants !
Pourtant, la société adoucit les aspects de la GPA, offrant ainsi des témoignages d’enfants nés par GPA sous forme de livres pour adultes… et enfants !
Par exemple, Valentina Mennesson et son livre “Moi, Valentina, née par GPA ». Ses parents, justement, font partie de l’association C.L.A.R.A. (Comité de soutien pour la Légalisation de la GPA (Gestation pour Autrui) et l’Aide à la Reproduction Assistée. Le nom de l’association contient son objectif : elle aide ceux qui souhaitent faire une GPA à l’étranger. Ils œuvrent aussi pour faire changer la législation en faveur de la GPA éthique en France, affirmant que c’est ce qu’ils ont fait.
Mais il y a un fait troublant dans cette histoire.
La mère porteuse de Valentina avait fait un premier témoignage dans le Figaro qui a été supprimé où elle disait : « je n’ai pas été payée pour faire cela ; je ne le faisais pas pour de l’argent. » Seulement, il y a un deuxième témoignage qui ne va pas dans le même sens : le même article a été modifié quelques heures plus tard pour dire :
« Concernant la mère porteuse du couple Mennesson, il y a en fait deux versions successives de son témoignage. Celui-ci a été publié le 3 juillet 2015 à 10h35, et modifié à 15h40. La première version, restée seulement 5h en ligne disait ceci : « Je préfère toutefois ne pas révéler à hauteur de combien j’ai été dédommagée. ». La suivante : « je n’ai pas été payée pour cela » (16).
Ce couple aura mis 19 ans à obtenir la filiation de leur fille Valentina (17).
Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! La mère porteuse, Mary Bailey (USA), a fondé sa propre agence commerciale de mères porteuses ! Si on la contacte de la France, elle encourage à adhérer à l’association C.L.A.R.A. ! (16)
Toujours « altruiste » ?
Alors ? Est-ce toujours « altruiste » et « sans rémunération » ?
Le journal, « Le Monde » a publié un article pour dire qu’il y avait une « pénurie de ventres » au Royaume-Uni. Face au nombre grandissant des personnes qui choisissent d’aller à l’étranger pour obtenir une GPA avec tous les risques que cela comporte mais aussi de parents « aspirants », il n’y aurait plus assez de « ventres » ! Des voix s’élèvent pour que les obstacles à une « GPA commerciale » sautent pour satisfaire à la demande ! Aux Etats-Unis, on évoque le cas de parents qui sont allés en Ukraine malgré la guerre et le fait que ce soit « gratuit » chez eux, pour obtenir un enfant issu de la GPA parce que « c’était moins cher » ! Un « gratuit » « trop cher » !
Mme Petra de De Sutter, du parti socialiste, a rédigé une étude le 21 septembre 2016 pour le Conseil de l’Europe intitulé « Droits de l’enfant liés à la maternité de substitution ». Dans le Huffington Post, elle a affirmé qu’elle n’avait pas de conflits d’intérêts avec la GPA « commerciale », étant ouvertement opposée à cette pratique.
Seulement, le site d’une clinique indienne « Seeds of Innocence » a publié (en anglais) que « Avec les encouragements de la pionnière en IVF, Dr Petra De Sutter, l’Université hospitalière de Gand (Belgique), « Seeds of Innocence », s’est engagé à promouvoir le haut niveau de formation dans tous les domaines de l’ART (Artificial Reproductive Techniques – Les techniques artificielles de Reproduction). »
Cette clinique a, maladroitement confirmé les conflits d’intérêts du Dr De Sutter et a modifié sa publication par la suite.
Il y a un autre marché en parallèle : les ovules qui sont « données » à des prix variables, souvent exorbitants, suivant les qualités physiques et intellectuelles des femmes donneuses. Certains médecins américains s’en procurent directement auprès d’étudiantes d’universités prestigieuses ! Et, figurez-vous que des annonces pour les trouver passent dans le journal universitaire. Les plus recherchées ? Celles qui mesurent plus d’1,75m et qui ont d’excellents résultats. Dans ce cas, le prix peut monter jusqu’à 40’000 USD pour un lot d’ovules. Les profils « moyens » ne toucheront que 10’000 USD.
On peut se faire une idée sur l’ampleur de ce marché en allant directement voir les annonces proposées sur des sites qui mettent proposent
- Une donneuse d’ovule. Exemple de site : celle de la plus grande banque de spermes au monde – Cryos international. Vous pourrez alors filtrer jusqu’à la couleur des yeux, des cheveux de la donneuse… Pour conserver l’anonymat des donneuses, on peut seulement voir leur photo d’elles « bébé ». Et on peut créer sa petite liste de shopping en mettant des « likes » pour les retrouver plus facilement.
- Bon, vous avez choisi ? On passe à l’étape suivante : choisir la mère porteuse… Vous trouverez pleins de sites en proposant (à l’étranger, bien sûr). Ah, mince ! Vous êtes en France ? Pas de souci : ils mettront leur service juridique à votre service pour contourner l’interdiction. Ahhh !! Nous voilà rassurés !
- Vous voulez choisir le sexe de l’enfant ? Pas de problème ! ils s’en occupent ! Moyennant la compensation gratuite qui commence au minimum à 56’000 USD pour certains organismes pour monter à 70’000 USD dans d’autres pays… Heureusement que c’est une GPA éthique altruiste !
- Mais attendez ! Il y a aussi le programme « VIP » (VIP= Personne très importante), qui vous proposera non pas une, mais deux mères porteuses « Premium » pour la modique somme de 100’000 USD. Si les deux tombent enceinte, les parents d’intention passeront un petit moment agréable à jouer à « pile ou face » et le bébé de trop sera avorté. Et, pour ce prix, les chromosomes sont analysés pour éviter des problèmes de santé chez le futur bébé. Trop cher pour vous ? Ne vous inquiétez pas… D’autres pays proposent des prix défiants toutes concurrences. Un petit 13’000 euros pour commencer avec un minimum de garanties (si, si !). Des fois, ils vous proposent un « service après-vente » en cas du décès du bébé, de la donneuse ou de la mère porteuse…
Bien sûr, pour une GPA plus qu’éthique, les parents d’intention doivent signer un contrat en bonne et due forme. Un article stipule que la mère porteuse perd tous ses droits sur l’enfant à naître. Par contre, si l’enfant tombe dans le coma suite à une infection par manque de précautions pendant la grossesse, les parents d’intention peuvent se retourner contre la mère porteuse ou l’organisme qui a organisé la GPA. Dans ce cas, les parents d’intention recevront un remboursement.
Mais quand on y réfléchit, le droit français stipule que seules des biens commerciaux peuvent faire l’objet de remboursement.
Conclusion ? Le bébé est bien considéré comme une marchandise. La mère porteuse est l’emballage qui est « jeté » une fois utilisé… Un peu cru ?
Cela va un peu loin ? Alors pourquoi des sites d’ovules et de GPA proposent des SOLDES ?
Impact psychologique sur les enfants issus de GPA ?
Une étude (19) a été faite pour connaître l’impact psychologique de la GPA et PMA sur les parents et enfants. Seulement, plusieurs éléments ont fait douter du bien-fondé de cette étude qui concluait qu’il n’y avait pas d’impact. Le nombre d’échantillons était très faible et s’est encore réduit de 30% au cours du suivi pour des raisons indéterminées. Le recrutement des familles pour cette étude était discutable (basé sur le volontariat). Les données pour analyser la santé mentale des enfants viennent seulement des déclarations de mères d’intention sans en faire un diagnostic. Une opinion non objective !
Bof. Une étude n’est-elle pas une « étude scientifique » ?
Résumons : le rapport de l’ONU dit que la majorité des femmes à l’étranger qui décident de devenir « mère porteuse » sont vulnérables financièrement devant « la compensation » – qui n’est pas, du moins officiellement une rémunération – mais qui est énorme pour cette mère dans son pays. La mère n’aurait pas de lien parce que c’est payé – pardon, « gratuit » ?
Pourtant, il y a des cas où la mère porteuse a « craqué » et a refusé de remettre l’enfant aux parents d’intention D’autres, ont refusé d’avorter de l’enfant refusé par les parents d’intention ! (20).
Cela n’empêche pas les médias de s’appuyer sur des « études sociologiques » qui ne tiennent pas compte de ce que peut ressentir certaines mères porteuses, ni de celles qui ont fait appel à la justice pour garder l’enfant !
Le Nouvel Obs le 6 octobre 2023 a publié un article (21) intitulé « Gestation pour autrui a 20 ans les enfants issus d une mère porteuse se portent aussi bien que les autres ».
Extrait :
- « Les études sociologiques menées sur cette pratique montrent que les femmes qui acceptent de porter un enfant pour autrui ne se considèrent pas comme les mères de celui-ci. Nombre d’entre elles restent même en contact avec la famille d’intention, intégrant parfois leur cercle amical. »
100% des mères porteuses n’ont aucun problème à donner leur enfant porté pendant 9 mois ?
Je sais que toutes les mères auront une opinion bien tranchée sur le sujet !
Pas besoin d’études scientifiques, surtout celles qui ne sont jamais sourcées !
Est-ce vraiment sans impact pour la mère porteuse ?
Il ne faut pas oublier que la mère porteuse reçoit un traitement hormonal spécial pour faire croire à son corps qu’elle a été fécondée pour éviter que son corps ne rejette ce qu’on lui a implanté de manière artificielle ! Et il n’y a pas d’impact ?
Le docteur Frédéric Chiche (21) mentionne un autre risque : celui de la santé mentale de la mère porteuse peut développer une « décompensation psychique à l’issue de l’accouchement et de la séparation immédiate ».
En effet, il faut réaliser que cette mère doit vivre 9 mois avec l’idée qu’elle attend un enfant mais sans qu’il soit à elle. Elle doit être capable de se dissocier de l’enfant : pour y arriver, elle doit psychiquement fortement se protéger.
Le gynécologue des Hôpitaux de Paris et militant au sein du CoRP, Dr Pierre Jouannet (22), précise que l’expérience vécue par la mère porteuse va « à l’encontre de tout ce qu’on a développé en médecine ces dernières années, où l’on insiste sur l’importance de maintenir le lien entre l’enfant et la mère. Mais parce qu’il y a une logique de marché, on affirme maintenant l’inverse et on maintient qu’il n’y aurait en fait aucun problème à cela. »
Difficile en France d’obtenir une GPA ?
Figurez-vous que, malgré l’interdiction de faire une GPA en France, il suffit pourtant de trouver le bon salon pour être présenté assez rapidement aux bonnes personnes « qui savent » comment faire.
Le Syndicat de la Famille s’est livré à une petite expérience. Ils ont contacté une agence et ont fait croire qu’ils venaient en faveur d’un frère en couple avec un homme, tous deux désirant avoir un enfant.
Réponse de leur interlocuteur : en France, c’est illégal, donc on vous contactera des Etats-Unis…
Influence des médias
Pourtant, les documentaires, les médias, tournent des arguments en faveur de la GPA, influençant grandement l’opinion publique. Des personnes connues sont favorables à cette pratique et apportent leur soutien, comme Marc-Olivier Fogel qui a écrit un livre dans ce sens intitulé « qu’est-ce qu’elle a ma famille ».
En 2022, FranceTV a fait l’objet d’une plainte par le « Collectif pour le respect de la personne » (Corp) qui milite contre la GPA. Ce collectif lui reprochait de diffuser fréquemment des programmes qui ne donnaient pas tous les points de vue sur le sujet (partialité et propagande) (11).
Par la suite, FranceTV se rattrapa avec un documentaire un peu plus neutre…
Mais des téléfilms dressent souvent le portrait des opposants aux GPA comme des personnes égoïstes, désagréables et étroites d’esprit. Les débats sont-ils équilibrés entre pro et contre la GPA ?
Il ne faut pas oublier que la pratique de la GPA est considérée, ailleurs, comme faisant partie de la traite d’êtres humains, ce qui n’empêche pas certains documentaires et téléfilms de montrer une image inversée où ceux qui la pratiquent sont des héros.
Selon la Bible
Même en français, les mots « fils », « fille », « filiation » viennent du latin filius, filia. Ce mot désigne le lien entre l’homme ou la femme et l’enfant auquel ils ont donné la vie, c’est-à-dire entre un père ou une mère et son enfant. La filiation est charnelle et vient de l’expression « la chair de ma chair »
On retrouve cette expression lorsqu’Adam a découvert Eve, la première femme, qui a été tirée de lui :
Genèse 2 verset 23.
Et l’homme dit: Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair! on l’appellera femme, parce qu’elle a été prise de l’homme.
La remarque d’Adam s’applique aussi aux enfants car ils sont « tirés » de nous.
Ce lien n’est pas que physique, car l’enfant est à la ressemblance de ses parents avec des points communs au niveau affectif, social, culturel et spirituel.
La seule histoire où un homme a voulu un enfant à tout prix parce que sa femme était stérile était Abraham. Dieu lui avait promis une descendance. Seulement, les années passèrent et aucun enfant en vu.
C’est Sarah, la femme d’Abraham, qui suggéra qu’il en ait via sa servante égyptienne, Agar.
Genèse 16 versets 22-3.
- Et Saraï dit à Abram: Voici, l’Éternel m’a rendue stérile; viens, je te prie, vers ma servante; peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï.
Alors Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Égyptienne, sa servante, et la donna pour femme à Abram, son mari, après qu’Abram eut habité dix années dans le pays de Canaan.
Certains pourraient dire qu’Agar était une « mère porteuse » selon nos critères modernes. Mais avec des différences notoires : elle n’a pas été payée pour cela. En fait, elle était au service de Saraï en tant que servante. Il y avait aussi une coutume à l’époque d’avoir plusieurs femmes et des fois concubines. Agar fut donc considérée comme une concubine.
Plus tard, Dieu protégera le droit de ces femmes ans la loi de Moïse. Le contexte de ce passage inclus aussi les filles vendues comme esclave pour devenir la femme d’un habitant.
Exode 21:10-11.
- S’il la destine à son fils, il agira envers elle selon le droit des filles. S’il prend une autre femme, il ne retranchera rien pour la première à la nourriture, au vêtement, et au droit conjugal. Et s’il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra sortir sans rien payer, sans donner de l’argent.
Esclave ou pas, les femmes doivent être traitées décemment par leur mari et équitablement.
Autre différence importante par rapport à la GPA : la mère garde ses enfants ! On ne peut donc pas comparer ces histoires à une situation de GPA.
Que faut-il retenir ?
La GPA éthique ne semble exister que sur le papier. Il y a bien une compensation, mais tellement élevée, qu’elle ressemble bien à un prix d’achat, limite salaire pour certaines mères porteuses vivant dans un pays au niveau de vie plus bas.
Le rapport de l’ONU est sans équivoque : la GPA même « éthique » constitue un acte de traite d’êtres humains – couvert dans le Code Pénal français dans l’article 225-4-1 (24).
En France, on interdit la GPA, mais on facilite l’adoption des enfants issus de GPA… De fait, on accepte que la mère biologique abandonne son enfant. Pourtant le droit français considère qu’un abandon d’enfant par un parent constitue un délit. Mais comme il s’agit d’un délit et non d’un crime commis hors du territoire français, ce délit n’est pas punissable…
Ceux qui ont opté pour la GPA et qui ont pris le risque d’obtenir une enfant hors de France se trouvent face à un vide juridique et un long combat pour obtenir la filiation. Le pire scénario est celui de ne plus pouvoir sortir du pays d’origine de l’enfant lorsqu’ils sont accusés de faire de la traite d’êtres humains…
On est face à une hypocrisie qui mettent tous les risques du côté des parents d’intention et de la mère porteuse… Ne serait-il pas plus simple de simplifier et de promouvoir l’adoption et les naissances sur notre sol ?
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Vous trouverez plus de détails, les références et les sources dans la section ci-dessous « En savoir plus… ».
Sources externes
- Référence (1) – Le Figaro « GPA – Emmanuel Macron réaffirme sa ligne rouge » le 10 décembre 2021.
- Référence (2) – La Croix – « La GPA éthique voulue par Gabriel Attal est- elle vraiment possible ? » -le 22 août 2025.
- Référence (3) – Statista (.com)
- Référence (4) – vie-publique (.fr) – chiffres pour 2024.
- Référence (5) – GPAUSA (.org) – Chiffres selon l’ICMART.
- Référence (6) – Paris Match (.com) (et d’autres magazines s’en sont fait l’écho) le 26 août 2025.
- Référence (7) – village-justice (.com) reconnaissance d’enfant né par GPA
- Référence (8) – hudoc.echr.coe (.int) page /fre#{« itemid »:[« 003-6380431-8364345 »]}
- Référence (9) BFMTV (.com) – « GPA-rejet de la proposition de Leonetti qui voulait doubler les peines »
- Référence (10) euractiv (.fr) – Italie : la loi controversée sur l’interdiction de la GPA entre en vigueur
- Référence (11) La Croix – GPA, une plainte contre France Télévisions – 14 août 2020.
- Référence (12)
- BFMTV (.com) – GPA des familles françaises bloquées en Argentine par peur d’une arrestation pour trafic d’être humain
- Radiofrance (.fr) en Ukraine les bébés nés de la GPA pris en otage par la guerre
- La-croix (.com) – Des jumeaux nés par GPA bloqués au Mexique
- Le Monde (.fr) – Le côté obscure des GPAs.
- Référence (13) – Co-parents (.fr) – GPA : comment ça se passe chez nos voisins européens
- Référence (14) – infochretienne (.com) – Pour la première fois, un rapport de l’ONU demande l’interdiction mondiale de la GPA – 10 octobre 2025.
- Référence (15) – livre pour enfants « Ma maman m’a portée dans son cœur » d’Elsa Kedadouche – Editions « Illustrated ».
- Référence (16) – Le Figaro (fr) – Secrets et mensonges de la GPA « altruiste » du 10 octobre 2016.
- Référence (17) – Le Figaro (.fr) -GPA après 18 ans de combat judiciaire nouvelle étape pour la famille Mennesson
- Référence (18) –fondationlejeune (.org)
- Référence (19) : Auteurs de l’étude : S. Golombok, C. Murray, V. Javda, E. Lycett, F. MacCallum and J. Rust. Intitulé de l’étude : « Non-Genetic and non-gestational parenthood : consequences for parent-child relationships and the psychological well-being of mothers, fathers and children at age 3.
- Référence (20) –
- Genethique (.org) – Une mère porteuse refuse de donner son bébé
- Mafr (.fr) GPA – Les procès se multiplient
- Référence (21) :
- lesyndicatdelafamille (.fr) – GPA-le vrai du faux
- radiofrance (.fr) Peut-il y avoir une GPA éthique ? (Du Grain à moudre d’été).
- Référence (22) : Le Point (.fr) – PMA/GPA, l’enquête secrète.
- Référence (23) Article 225-4-1 sur la traite des êtres humains du Code Pénal.
Version en vigueur depuis le 07 août 2013
Modifié par LOI n°2013-711 du 5 août 2013 – art. 1
I. – La traite des êtres humains est le fait de recruter une personne, de la transporter, de la transférer, de l’héberger ou de l’accueillir à des fins d’exploitation dans l’une des circonstances suivantes :
1° Soit avec l’emploi de menace, de contrainte, de violence ou de manœuvre dolosive visant la victime, sa famille ou une personne en relation habituelle avec la victime ;
2° Soit par un ascendant légitime, naturel ou adoptif de cette personne ou par une personne qui a autorité sur elle ou abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions ;
3° Soit par abus d’une situation de vulnérabilité due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, apparente ou connue de son auteur ;
4° Soit en échange ou par l’octroi d’une rémunération ou de tout autre avantage ou d’une promesse de rémunération ou d’avantage.
L’exploitation mentionnée au premier alinéa du présent I est le fait de mettre la victime à sa disposition ou à la disposition d’un tiers, même non identifié, afin soit de permettre la commission contre la victime des infractions de proxénétisme, d’agression ou d’atteintes sexuelles, de réduction en esclavage, de soumission à du travail ou à des services forcés, de réduction en servitude, de prélèvement de l’un de ses organes, d’exploitation de la mendicité, de conditions de travail ou d’hébergement contraires à sa dignité, soit de contraindre la victime à commettre tout crime ou délit.
La traite des êtres humains est punie de sept ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende.
II. – La traite des êtres humains à l’égard d’un mineur est constituée même si elle n’est commise dans aucune des circonstances prévues aux 1° à 4° du I.
Elle est punie de dix ans d’emprisonnement et de 1 500 000 € d’amende.
Vidéos à rechercher (*):
En Français
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